bientôt deux ans après sa réélection, le maire actuel d’Akbou, M. Abderrahmane Bensbaâ, ne cesse d’être la cible de l’opposition, qui ne cesse de critiquer son bilan et de l’appelerà démissionner.
Intrigué par la récente démission de son vice-président et inconditionnel allié M. Arezki Iskounène, l’édile de la ville de Piton sort de son silence et évoque des anomalies dans la gestion de la 22ème commune la plus riche du pays. Ainsi, le maire défend son bilan en niant tout blocage. «Akbou dispose de plus de 80 projets, qui sont en plein exécution. Ce sont des mégas projets communaux, soumis à plusieurs procédures, d’où d’ailleurs l’imminente intervention des services techniques. Nous avons rencontré le problème de suivi de ces organes étatiques, étant donné que la plupart de nos projets sont de nature communale, c’est-à-dire, pris en charge sur fond propre de la commune», explique-t-il. Le vote de l’opposition, lors de la dernière assemblée ordinaire, contre son programme portant 13 points importants ainsi que l’abstention du FLN, constitue, selon lui, une entrave au développement de la commune. «Il faut d’abord penser à l’intérêt général. Il est inutile de faire des critiques stériles», dira-t-il. Accusé par certains, de bradage du foncier, le maire a tenu à nous apporter des explications : « J’ai récupéré des hectares offerts sur un plateau d’argent par un ex-maire de la commune au profit d’un privé. C’est vous dire que je n’ai jamais toléré le bradage du foncier à Akbou. On vient de recevoir des arrêtés de démolition de toutes les habitations construites illicitement et ils seront incessamment envoyés au commissariat pour entamer l’opération. Nous allons également récupérer des parcelles de terrains exploitées illégalement». Pour faire sortir la commune de cet engrenage, le maire plaide pour un nouvel exécutif de consensus, afin d’accélérer le lancement des projets. «J’appelle tous les élus, sans exception, à se réunir pour composer un nouvel exécutif, dans le seul intérêt de la population locale», nous déclare-t-il dans son bureau. «Arrêtons de politiser les choses au détriment du bien-être du citoyen», insiste-t-il. Ainsi, près de 400 milliards de centimes ont été dégagés pour financer plusieurs projets. Néanmoins, souligne le maire, «les lenteurs administratives et le manque de personnels compétents dont souffre la municipalité contribuent à la stagnation empêchant de lancer à temps ces projets. Le fait de constater qu’une commune telle qu’Akbou dispose d’un receveur et d’un contrôleur financier intérimaires, qui ne travaillent que deux jours par semaine, est une entrave, voire un frein», constate-t-il. En effet, les élus formant la coalition du maire évoquent la surcharge qui pèse sur le dos de ces administrateurs de base. Concernant la démission étonnante de son allié M. Iskounène, notre interlocuteur dit en ignorer les motifs. «Je suis incapable de dire pourquoi il a démissionné et pourtant, sa démission est malvenue», dira-t-il. En répondant à notre question sur ses décisions prises, selon les accusations de certains élus, à l’insu des autres élus et sans concertation, l’édile communal demeure catégorique : «Je n’ai jamais travaillé seul. Dans une commune aussi immense qu’Akbou, serait-il logique de travailler et gérer tout unilatéralement ? C’est absurde !». Et d’ajouter «qu’ils avancent une seule preuve de ce qu’ils prétendent !». M. Bensbaâ, réélu durant les dernières municipales, pour la quatrième fois, à la tête de la troisième ville de Kabylie, rappelle les grands axes de sa politique, en évoquant toute une nomenclature de projets. «On a récemment effectué le choix de terrain pour réaliser un stade de 40 000 spectateurs, une piscine olympique, un centre universitaire et d’autres réalisations dont nous restons la seule commune du pays qui les prend en charge», conclut-il.
Menad Chalal