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«La pâte existe, mais pas les moyens»

La Dépêche de Kabylie : Félicitation pour cette consécration, cela va vous aider à travailler d’avantage et à vous tracer d’autres objectifs…

Lahcene Farès : Merci, j’avoue que c’est l’unique bonne chose qui nous arrive. Si nous sommes aujourd’hui ici, c’est d’abord grâce au travail des jeunes auxquels je rend hommage, sans oublier ceux qui nous ont aidés, de prés ou de loin, pour en arriver là. Avec les moyens dérisoires que nous avons, nous ne pouvons parler d’un quelconque objectif.

À vous entendre, on a l’impression que l’équipe est dépourvue de tous moyens… 

Dépourvue… c’est peut-être peu de le dire. C’est grâce à des aides et des cotisations des villageois et autres amoureux de la balle ronde que nous survivons. L’équipe ne dispose même pas de stade, on s’entraîne dans une aire de jeu au village, et on reçoit nos adversaires au niveaux du stade communal d’Aghbalou, pour les petites catégories (minimes, cadets et juniors), alors qu’en senior, on est domicilié au stade de Chorfa, puisque les services de sécurités ont toujours refusé de faire le déplacement au stade d’Aghbalou. Cela nous engendre des dépenses en permanence. On s’est déplacé à Bouira pour disputer les demi-finales, puis la finale, grâce à des aides de particuliers qui ont même équipé les joueurs. 

Comment gérez-vous alors les matchs du championnat ?

Difficilement, compte tenu qu’on ne dispose d’aucun moyen et qu’à chaque fois on doit se débrouiller pour avoir de quoi effectuer le déplacement.  

 Je vous laisse conclure…

J’espère que les autorités s’intéresseront d’avantage aux jeunes de cette région, qui sont abandonnés. On fait en sorte de s’organiser dans le mouvement associatif pour encadrer les jeunes et leur éviter de sombrer dans la délinquance et autres maux sociaux. Une chose est sure, la région dispose d’excellents joueurs pétris de qualités qui n’ont besoin que d’un minimum, notamment un stade, pour exploser et aller très loin, mais on ne peut rien faire seuls, sans le concours des autorités.

Entretien réalisé par A. M’henna  

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