Les orientations de Bouteflika

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Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé, hier à Alger, un Conseil des ministres, le premier depuis sa réélection le 17 avril dernier.

Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour de ce Conseil. C’était l’occasion pour Bouteflika de donner sa feuille de route pour le nouveau gouvernement. Dans un communiqué émanant de la présidence et sanctionnant le dit Conseil, il a été indiqué que le président de la République a instruit le gouvernement à  « la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la bureaucratie et l’amélioration du service public, qui doivent mobiliser l’ensemble des secteurs d’activités ». Il a, d’ailleurs, dans ce sillage, donné instruction pour « la mise en route du nouveau découpage territorial, en accordant la priorité les premières années, aux régions du Sud et des Hauts Plateaux, où le facteur de la distance rend urgent un rapprochement de l’Administration territoriale de ses administrés ». Par ailleurs, le président de la République, qui a rendu hommage aux ministres qui ont quitté le Gouvernement, a exhorté les ministres d’être à la hauteur des attentes de la population. Il les a ainsi instruit, notamment, à oeuvrer pour « l’accélération du processus des réformes économiques et sociales que dictent la promotion d’une économique diversifiée et compétitive, et la mise en œuvre du Pacte National Economique et Social de croissance, conclu en février dernier, en gardant la création des emplois parmi les objectifs cardinaux de cette démarche ». Il a également indiqué qu’il faudra prendre « toutes les dispositions nécessaires pour améliorer la maîtrise, l’approvisionnement et la régulation du marché intérieur, y compris en prévision du mois sacré du Ramadhan et de la période estivale ». Dans le même temps, a-t-il dit, « le Gouvernement devra poursuivre les négociations pour l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation Mondiale du Commerce, en veillant à la sauvegarde des intérêts de l’économie nationale ». Le président de la République a souligné la nécessité que le programme 2015-2019 d’investissements et de développement soit élaboré en prenant en considération « les concertations nationales et locales requises, tirer les leçons des expériences passées et améliorer son impact sur le développement local et le développement humain, mais aussi sur le développement d’une économie productive et compétitive dans tous les secteurs ».

Révision de la constitution : début des consultations en juin

Dans un autre registre, le président de la République a instruit Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, à mener les consultations en vue de la révision prochaine de la Constitution. Dans ce registre, Bouteflika a rappelé qu’« en 2011, j’avais lancé un processus de réformes politiques globales qui, outre l’initiation et la révision de plusieurs lois importantes, incluait aussi une révision de la Constitution. Dans ce cadre, les personnalités nationales, les partis politiques et les grandes organisations ont été consultés à deux reprises, notamment sur la révision constitutionnelle ». Et de poursuivre : « Une Commission d’experts que j’ai nommée a été saisie des propositions relatives à la révision constitutionnelle, émanant des partenaires consultés, et, aucune limite préalable n’a été fixée à cette instance, hormis celles relatives aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs de notre société ». Le président de la République ajoute que  « la commission d’experts a mis en forme des propositions d’amendements visant à adapter la Loi fondamentale aux exigences suscitées par l’évolution rapide de notre société et par les mutations profondes en cours, à travers le monde, et cela, dans le but de consolider la démocratie participative, de renforcer les droits et libertés individuels et collectifs, et de conforter l’Etat de droit dans notre pays. Plus concrètement, les amendements proposés par cette Commission sont notamment destinés à renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, à conforter l’indépendance de la Justice, à affirmer la place et les droits de l’opposition, et à consolider les garanties des droits et libertés des citoyens ». Bouteflika a indiqué toujours dans le même sujet : « Aussi, partant de mon attachement aux vertus de la démocratie participative, et désireux de renforcer notre entente nationale, j’ai déclaré lors de mon investiture, que je relancerai le chantier préparatoire à une révision constitutionnelle consensuelle, et j’ai indiqué que les forces politiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales seront, de nouveau, conviées à s’associer à cette entreprise de première importance ». Ainsi donc, le Président relancera, en clair, sa démarche pour la révision de la Constitution. Il a, d’ailleurs, annoncé qu’« à la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront destinataires de propositions d’amendements dégagées par la Commission d’experts ». Après quoi, précise le président, « ces interlocuteurs seront invités à des rencontres, à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu’ils auront eu le temps d’étudier ». Et de poursuivre : « Une fois ces consultations achevées, un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue. Ce texte fera alors l’objet de la procédure relative à la révision constitutionnelle, sur le fondement de l’article 174 ou 176 de la Loi fondamentale en vigueur ». Bouteflika a réitéré son appel « aux personnalités, aux partis politiques et aux organisations, à s’associer à ce chantier d’importance nationale, qui, je le souhaite, aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle ».

M.O.B.

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