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El Malhama

Après les vendeurs de merguez reconvertis en éditeurs de cassettes et les libraires qui proposent L’Ahoukou et la 7e chance, au lieu de livres et de revues spécialisées, voici venu le temps des évangélistes de la Malhama.Chaque wilaya veut son épopée, une superproduction qui se chiffre à des centaines de millions. Prestige et déchéance. Des plumitifs, férus de SAJ et de déclamation-hurlement, se targuent de pouvoir “donner à voir” l’histoire d’une ville, d’une région, d’un combat, d’une nation. Quel génie ! Là où la raison exige l’apport et l’éclairage d’une équipe multidisciplinaire de chercheurs et de spécialistes, des projets nés des largesses et des faveurs des clans sont donc improvisés titillant la filbre patriotique pour un budget astronomique, lequel, utilisé à bon escient, aurait été apte à réanimer un théâtre qui se meurt et des créateurs marginalisés. L’épopée en vogue, aujourd’hui, n’est qu’un leurre, sa réalisation même accouchant d’un chef-d’œuvre reste une “opération officielle” peu convaincante. Voici, des spectacles créateurs d’emplois éphémères pour un public trié sur le volet sans lendemain après la générale. Voici des “décisions officielles”, qui desservent l’art, histoire et sa réhabilitation, souvent bâclée, saupoudrée même. Voici un genre théâtral puisque sans public et sans avenir, une œuvre à la carte qui se contente de glorifier “veulement” le passé, froissant la mémoire d’un peuple et de ses martyrs.

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