Pas si «sadek» que ça !

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La Sarl « El Waâd El Sadek », à connotation religieuse, créée il y a près d’une année, a vite pris des allures d’un « acteur économique » d’envergure nationale. Son patron, M. Moulay, a mis à contribution son génie arithmétique pour rendre effectif la sentence économique « le temps est de l’argent ». Ainsi donc, l’astuce consistait à acheter et à vendre des véhicules, des immobiliers, des lots de terrains,… en intégrant dans la démarche le facteur temps. Bien évidemment, la stratégie de la Sarl ne tiendrait pas la route sans le fragment fondamental de l’opération économique : l’argent, énormément d’argent à porter de main. Pour en pomper dans les meilleurs délais, en ayant à son avantage le facteur temps, El Waâd El Sadek met en avant un appât : vendre et acheter à perte. Alléchés par les profits singuliers à engranger, les « vendeurs » accourront des quatre coins du pays à Sour El Ghozlane pour y soumettre à la calculette de « El Waâd El Sadek » l’objet de la transaction. Les vendeurs sont ensuite invités à revenir, dans 45 jours, pour récupérer leur argent. Pendant ce temps, la SARL revend la même marchandise à perte. Là aussi, alléchés par la bonne affaire, on accourra de partout acquérir la voiture, l’appartement ou le lot de terrain proposé à la vente. Tout comme les vendeurs, les acheteurs y laisseront leur argent (leurs plumes pour les derniers arrivés) et sont priés de revenir, dans 45 jours, récupérer la marchandise. Quarante cinq jours de flottements permettent à Waâd Sadek d’empocher et de gérer, sans trop de contrainte, des sommes colossales. Fidélité et ponctualité étaient de mise, au tout début de l’aventure. Chose qui a mis en confiance davantage de personnes parmi les plus sceptiques. Du coup, la SARL sera submergée par de plus en plus de clients appâtés. La situation nous semble, et c’est le moins que l’on puise dire, curieuse. Le 16 janvier passé nous avons consacré au sujet une mini enquête intitulée « El Waâd El Sadek, un empire bâti par un énigmatique homme d’affaire ». Le 18 janvier du même mois, le directeur général du contrôle économique au ministère du Commerce, M. Abdelhamid Boukahnoun, avait affirmé à Alger, que le propriétaire de l’entreprise de vente de véhicules Waâd Sadek à Sour El Ghozlane a été mis en demeure pour régulariser sa situation. L’entreprise Waâd Sadek était donc en situation irrégulière. N’empêche qu’elle a continué à sévir, au su et au vu de tous, et quelques fois avec la bénédiction d’une médiatisation (média lourd notamment) complaisante. Pourquoi n’a-t-on pas fermé la Sarl, dès qu’il s’était avéré qu’elle transgressait la réglementation en vigueur ? L’Etat interviendra-t-il pour indemniser les victimes, comme cela a été le cas, s’agissant des petits épargnants, suite à la banqueroute de Khalifa Bank ? Ceci semble invraisemblable quand on sait que, d’une part, il ne s’agit pas d’une banque réglementée, et d’autre part, il n’y a pas de traces d’aucun document juridique sensé avoir sanctionné les transactions entre El Waâd El Sadek et ses clients.  

S.O.A.

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