La commune d’Azeffoun, anciennement appelée port Gueydon, est une ville côtière située à 70 kms au nord-est de la ville de Tizi-Ouzou.
Elle est délimitée au nord par la mer méditerranée, au sud par la commune des Aghribs, à l’est par celle d’Iflissen et à l’ouest par la commune d’Ait Chafaa. La ville d’Azeffoun, chef-lieu de la commune qui compte 52 villages tire son nom du mot phénicien «Rusazus», qui signifie «cap». En effet, connue pour ses magnifiques plages, à savoir les caroubiers, le petit paradis, Sidi Khelifa, cette commune à vocation touristique, attire des milliers de touristes qui viennent de toute la Kabylie mais aussi des autres wilayas du pays, à chaque saison estivale. La dotation de cette ville en hôtels de haut standing, comme le marin, est un atout non négligeable qui contribue fortement à cette afflue de visiteurs. Pourtant et malgré ces atouts, on a l’impression, à chaque visite, que le manque à gagner est énorme tant que les nombreuses potentialités dont jouis la cité ne sont pas exploitées à bon escient. C’est ce qui nous a été donné de constater, ce week-end, en visitant la ville ainsi que ses deux plages bandées de monde. Sur les deux plages, l’absence du passage des services de l’APC était visible, car le nettoyage traditionnel de la plage n’a pas été effectué. Ça fait mal au cœur de constater ces amas de détritus où se mêlent emballages de bouteilles d’eau, sacs en plastique, restes de nourriture et d’autres immondices rejetées par la mer éparpillées sur le long de la côte charcutant ainsi la beauté du site. «Malgré avant l’heure, la saison estivale a belle et bien commencé pour les citoyens, puisque avec la chaleur inhabituelle de ce mois de mai, de nombreux estivant débarquent chaque jour ici pour profiter de la mer», nous dira un des gardiens du parc automobile, qui, eux, ont flairé le plus à gagner en taxant le droit au stationnement à raison de 100 DA le véhicule. Comme d’habitude, seules les autorités sont en retard, puisque ni la sûreté urbaine ni les services des pompiers ne sont présents sur les lieux. De ce fait, les baignades se font sans surveillance aucune. «Il est regrettable de constater que les responsables n’arrivent pas à anticiper les besoins des citoyens», nous dira un estivant rencontré sur les lieux. Sinon, tout le monde sait que le mois du Ramadhan coïncidera, encore cette année, avec le mois de juillet, ce qui freinera considérablement l’activité touristique liée à la mer. Dès lors, pourquoi ne pas ouvrir la saison estivale précocement afin de combler le manque à gagner par les opérateurs qui résultera immanquablement du ralentissement que va occasionner le jeûne et permettre, ainsi, aux nombreux visiteurs de tirer le maximum de plaisir de leur passage sur les sites ?» C’est le même constat aussi en ville. Le retard accusé par les responsables dans la préparation de l’activité économique liée au domaine touristique est flagrant ! Aucune plaque signalétique n’indique au visiteur qu’une ville antique construite par des romains, située sur les hauteurs de la ville et qui s’appelle Ruzarus, mérite le détour. Le front de mer, pas encore aménagé pour recevoir les visiteurs, donne l’impression qu’il est là par ironie du sort, tandis qu’au port, aucune innovation n’est apportée pour donner un plus de vie et un plus de loisir au nombreux citoyens désirant y venir admirer les bateaux de pèche ou faire un pique nique sur les quais ou tout simplement s’approvisionner en poisson frais à des prix abordables auprès des pécheurs qui sont toujours disposés à donner des recettes, dont eux seuls détiennent les secrets, aux nombreuses mamans qui ne demandent pas tant. Malgré le manquement des autorités locales, la convivialité et l’atmosphère, bon enfant, sont les éléments qui dominaient le plus, ce week-end, chez les estivants dans la commune d’Azeffoun. Les gens qui y viennent, parfois de très loin, tirent le mieux du minimum offert. Gageons que plus le mois de juin avance, plus la ruche des touristes augmentera, d’où urgence aux autorités locales de s’y préparer dés à présent pour rendre la ville accueillante et le séjour des visiteurs agréable.
Ait Slimane Amzigh