Désherbage, une opération oubliée

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Les importantes pluies enregistrées au début du mois d’avril ont été à l’origine d’une fulgurante croissance des herbes sauvages qui ont envahi les bordures des routes et tous les espaces nus et même à l’intérieur des villes et agglomérations. L’expérience des années passées a démontré que la plupart des importants incendies qui ont fait de considérables dégâts prennent le départ à partir des herbes asséchées, notamment celles en bordure des routes qui traversent les forêts. Le déclencheur des feux reste bien entendu l’homme qui le provoque par diverses manières tel que les mégots balancés des véhicules, des feux que des ivrognes et fumeurs laissent allumées derrière eux en lisière des bois après une soirée bien arrosée ou de tessons de bouteilles qui se transforment en loupes durant les jours caniculaires et qui provoquent des départs d’incendies aggravés par les dépotoirs et autres décharges publiques dont les déchets sont détruits par incinération et d’où déborde le feu sous la poussée du vent. Ces facteurs provoquent des dégâts au tissu végétal, chaque année, durant la saison des grandes chaleurs. Un programme de désherbage et de nettoyage a été arrêté par les pouvoirs publics pour réduire de ces catastrophes qui portent un coup fatal à l’environnement et au cadre de vie de la population. Un programme qui devrait démarrer dès le début du mois de mai, soit avant que l’herbe sauvage ne soit complètement sèche. Or, à ce jour, aucune opération n’a été entamé d’autant plus qu’à cause du climat caniculaire, qui y sévit depuis la dernière semaine du mois d’avril, le processus d’assèchement des herbes s’est précocement enclenché et menace sérieusement le tissus végétal de la région dont d’importantes surfaces sont en période de régénération après avoir été dévasté par des incendies en série, durant ces cinq dernières années, qui n’ont épargné aucune commune. Un nouvel incendie sur ces surfaces exterminera définitivement le tissu végétal. Signalons que d’importantes campagnes de reboisement ont été menées, un peu partout, à travers la région par les services des forêts, ceux du parc national du Djurdjura, épaulés par des associations écologiques. Plus d’un s’interrogent sur l’utilité du lancement de ce genre d’opérations de plantations quand elles ne sont pas accompagnées par le nettoyage et le désherbage des surfaces sensibles ? Notons, enfin, qu’en plus de réduire la menace de départ d’incendies, ces campagnes annuelles de désherbage génèrent de l’emploi pour des centaines de jeunes chômeurs qui se font un peu d’argent de poche.

Oulaid Soualah

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