même constat : le retard !

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Le secteur des travaux publics est la tare de la wilaya de Bouira. Tous les projets, ou presque, sont, au mieux, en retard, au pire, à l’arrêt. Hier, le premier responsable de la wilaya a déploré cette situation, lors de sa tournée d’inspection à travers les chantiers de ce secteur sensible. « Nous avons enregistré un retard certain. La cadence des travaux doit être doublée. Vous devez à tout prix vous ressaisir », dira le wali au DTP de Bouira ainsi qu’aux entreprises réalisatrices. Le premier chantier visité fut le dédoublement du CW127, reliant le chef-lieu de la wilaya à la commune de Sour El Ghozlane, sur une distance de 31 kilomètres. Et le moins que l’on puisse dire, est que ce projet avance à pas de tortue. Lancé en 2012 et pour une durée réalisation de 24 mois, ce projet accumule un énorme retard. D’ailleurs, les premiers 10km ne seront livrés qu’à partir de l’année prochaine, selon les estimations de l’entreprise. Une autre entreprise, qui n’est autre que l’ETRHB-Haddad, a été pour ainsi dire, « épinglée » pour ses multiples retards dans la réalisation de 11 kilomètres. L’absence du représentant de ce groupement a été très remarquée et a irrité au plus haut point le wali. Pis encore, sur les lieux, on apprendra que des oppositions, émanant de certains propriétaires, freinent l’avancée du projet. Parmi les  » opposants », l’on citera l’ex-sénateur de Bouira et également ex-directeur de campagne du président de la République au niveau local. Selon des sources proches de la wilaya, le montant de l’indemnisation, ou plutôt la consignation auprès des services du Trésor public, s’élèverait à plus de 11 milliards de centimes. Malgré cela, le propriétaire continue à s’opposer au passage des engins sur ses terres, et ce, au mépris de l’intérêt général. Pour rappel, le coût de ce projet de dédoublement, qualifié de stratégique et structurant pour la wilaya, était initialement de 1,8 milliards de dinars. Toutefois, ce montant devra, selon le DTP de Bouira, être réévalué pour atteindre les 4 milliards de dinars. Toujours d’après le DTP, c’est cette réévaluation du projet qui est la cause principale des retards. « Le montant initial était très en deçà de la réalité. Nous avons demandé cette réévaluation, il y a des mois déjà. Toutefois, ce n’est que dernièrement qu’elle nous a été autorisée. Désormais, les travaux connaîtront un second souffle », a-t-il tenu à rassurer. Le cortège officiel prendra, ensuite, la direction de la localité de Hammam Ksana, afin d’inspecter l’état des travaux de la réhabilitation du CW97, reliant ce bourg à la commune d’El Hachimia, sur une distance de 22 kilomètres. Là encore, un retard significatif a été relevé. Et pour cause, d’après la fiche technique présentée, les travaux devaient s’achever durant le mois en cours, mais ce n’est guère le cas, puisque selon le chef du projet, la livraison de ce tronçon devrait avoir lieu d’ici le mois de septembre, voire octobre, le tout pour un coût global de 273 millions de DA. « Vous devez mettre les bouchées doubles pour terminer ce tronçon avant l’automne », insistera le wali. Dans le même sillage, on apprendra que la circulation des poids lourds a été déviée afin de faciliter l’avancée des travaux. Mais le point d’orgue de cette visite a été sans conteste, l’inspection du projet du dédoublement de la RN33, reliant la ville de Bouira à la commune de Haïzer, sur une distance de 10 kilomètres. Ce chantier, faut-il le préciser, accumule plus d’une année de retard, dû essentiellement aux défaillances de  l’entreprise ETRHB-Haddad. Le représentant de cette entreprise, a été mis à l’amende par le wali. « Ces retards sont inadmissibles! Pour réaliser une poignée de kilomètres, vous mettez trois ans ? Expliquez-vous ? », lancera M. Maaskri. Comme seule explication, le représentant de l’ETRHB s’est contenté de baisser les yeux, encaissant sans broncher. « C’est une réelle négligence de votre entreprise. Vous devez, dés à présent, mettre tout en œuvre afin de rattraper votre retard », enchaînera le wali.

Ramdane B.

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