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Le chômage, vrai casse tête des autorités locales

La commune de Béni Maouche est vaste de par son territoire situé en haute montagne et sa population qui dépasse de loin les 20.000 habitants, mais ce qui tracasse le plus les autorités locales est le manque de perspective d’emploi pour les personnes en âge de travailler qui, fut un temps, fuient à la grande ville pour monnayer leur force de travail. Les chômeurs qui restent à Beni Maouche n’ont pas cette chance d’accéder à un emploi stable, bien rémunéré et assorti de couverture sociale (congé payé congé de maladie, repos légaux,… etc.), une nécessité qui procure un bien-être social aux individus. Cette situation lamentable entraîne un mal de vivre qui pousse certains chômeurs à accepter des emplois saisonniers précaires dans le bâtiment ou l’agriculture, quant ils existent. D’autres, malheureusement, ne résistent pas ; Ils craquent et sombrent dans des fléaux dangereux. Quoique l’on dise, le chômage endémique est un vrai problème de société qui affecte une proportion alarmante de la population en âge de travailler. Selon un élu municipal, les autorités locales, conscientes de ce problème crucial qui frappe la frange juvénile, pensent comment offrir des conditions meilleures aux investisseurs qui désireraient investir dans leur commune, mais elles butent sur l’épineux problème de l’absence du foncier communal. D’ailleurs, pour les grands projets dont la commune a bénéficié parfois, les décideurs optent pour l’achat des terrains d’assiette chez le privé. Mais selon cet élu, un investisseur local qui s’engagerait à réaliser un projet ambitieux, créateur de richesses et d’emploi, en l’implantant sur son propre terrain ou acheter un terrain chez le privé serait le bienvenu et bénéficierait de toutes les commodités pour réaliser dans de bonnes conditions et dans les plus brefs délais ce rêve. Le développement de cette commune en recevant des projets dignes de ce nom, améliorent considérablement le cadre de vie des habitants et met fin à l’exode rural qui a saigné autrefois, cette commune par des départs massifs à la grande ville ou à l’étranger à la recherche d’une vie meilleure. Aujourd’hui, avec l’avènement des aides de l’Etat pour la construction de logements habitat rural dans le cadre du FONAL fait revenir bon nombre de citoyens à la commune, ce qui fait augmenter le nombre d’habitants chaque année. Si la crise de logement semble résorbée, il apparaît au grand jour celle de l’emploi endémique, un vrai casse tête chinois pour les autorités locales. Heureusement que les bus de transport de voyageurs existent en nombre suffisant pour toutes les destinations ce qui facilite le transport pour les citoyens exerçant loin de leur commune. Comme la commune de Seddouk est la seule dans la région d’Ath Aidel qui possède des milliers d’hectares de terrains domaniaux issus du séquestre par l’armée française des terres appartenant aux insurgés de l’insurrection d’avril 1871, une idée géniale fut trouvée au début de l’année 2012 par les P/APC des communes du douar d’Ath Aidel (M’cisna, Seddouk, Amalou, Bouhamza et Béni Maouche) qui ont organisé un conclave pour la création d’un « plan directeur d’aménagement urbain » commun. Ces communes ont décidé d’unir leurs efforts pour arracher des projets grandioses, tels qu’un hôpital pour une bonne couverture sanitaire, une zone industrielle pour garantir l’emploi aux jeunes, un centre universitaire pour garantir une scolarité de haut niveau aux étudiants et un centre d’enfouissement technique pour enrayer les décharges sauvages qui portent atteinte à l’environnement. Au menu aussi de cette réflexion, la réhabilitation des sites déjà existants tels que la station thermale de Sidi Yahia, la mine de fer de Gueldamen… Aujourd’hui, ce projet louable semble tomber à l’eau du fait qu’on n’en parle plus. Notons que l’hydre du chômage qui frappe la commune de Béni Maouche, prise comme exemple, concerne aussi les quatre autres communes de la daïra de Seddouk. Ce projet de PDAU commun mérite d’être ressuscité pour une solidarité et un équilibre entre les cinq communes qui ne pourront s’en sortir qu’en conjuguant leurs efforts à tous points de vue.

  L. Beddar

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