Alors que les autorités locales de la wilaya de Tizi-Ouzou viennent d’annoncer la mise en place du plan de circulation pour le mois de septembre prochain (lire notre édition de mardi dernier), ceux de la wilaya de Bouira continuent de faire dans le bricolage et n’ont même pas achevé la seconde phase d’étude.
Cette dernière devait être présentée au mois de janvier dernier, mais jusqu’à présent pas la moindre ébauche, rien! Pourquoi autant de retard? Pourquoi le bureau d’étude chargé de l’élaboration de ce plan ne l’a-t-il, toujours pas présenté? Il faut dire que ce plan, tant attendu, est parti en « queue de poisson », dès sa présentation au mois de novembre dernier. Le bureau d’études BETUR ne s’est guère gêné de présenter devant le wali de Bouira et autres membres de l’exécutif, une pseudo ébauche d’un plan mal conçu et mal réfléchi. D’ailleurs, le représentant de ce bureau d’études a été prié par le wali de « revoir sa copie » et en présenter un, moins « ridicule »! Un plan de circulation qui se cantonne uniquement à la ville de Bouira, sans prendre en considération l’expansion de cette dernière, encore mois sa périphérie, n’est pas la meilleure idée du siècle. Pis, lors de sa présentation, le bureau d’étude disait fièrement et toute honte bue, que l’opération de comptage des véhicules s’est faite à la main. « Pathétique! », se sont exclamés certains membres de l’exécutif. Depuis, plus rien! Silence radio. Mais le bureau d’étude BETUR n’est pas l’unique responsable de ce qu’il convient d’appeler une véritable mascarade. Aussi bien la direction des Transport que l’APC de Bouira et la DTP et même le wali, ont leur part de responsabilité dans cette situation grotesque, il faut bien le reconnaître. Comment? Eh bien la DTW de Bouira ne semble pas très inquiétée par ce retard. Son directeur nous a, récemment, affirmé que ce plan « viendra en son temps », du fait que la ville de Bouira n’a jamais connu un plan de circulation. Curieuse explication d’un responsable à qui le souci premier devrait être la fluidité du trafic et le bien-être des usagers. Ce même responsable indique, à demi mot, que l’APC de Bouira a sa part de responsabilité dans cette affaire. « L’APC de Bouira ne nous facilite pas la tâche non plus… On fait face à des lenteurs d’exécution », soulignera-t-il. Pour sa part, l’APC de Bouira n’est pas exempt de tout reproche, loin de là. Aucune mesure concrète n’a été prise afin de fluidifier la circulation dans la ville de Bouira, laquelle est étouffée par un trafic toujours aussi croissant. Cette même APC fait preuve d’une certaine défaillance à ce niveau. Le maire de Bouira excelle surtout dans l’art de la dérobade et des justifications « tirées par les cheveux » pour camoufler son déficit en matière de gestion. « Comme vous le savez, Bouira est encore un vaste chantier à ciel ouvert. Il faudra du temps pour que nous mettions les choses en place », s’est-il expliqué. Et alors? s’interrogent les citoyens. Bouira doit-elle rester indéfiniment un chantier? Est-elle condamnée à être un « vaste bourg? » Interrogé sur les fameuses plaques de signalisation placées ici et là sans la moindre cohérence, puis désinstallées après avoir fait couler beaucoup d’ancre, le maire de Bouira rétorquera : « Ce sont les services de la DTP qui ont pris, d’une manière unilatérale, cette décision et l’ont appliqué sans nous avoir avisé. » Cette déclaration démontre un cafouillage certain entre l’APC et la DTP. Chacun renvoi « la patate chaude » à son voisin, au détriment et surtout au mépris des usagers qui souffrent le martyr pour se déplacer à Bouira. Et le wali dans tout cela ! N’est-il pas sensé siffler la fin de la recréation et remettre les choses en ordre et surtout mettre chacun devant ses responsabilités? Oui, en théorie! Cependant, dans les faits, ce n’est pas toujours le cas. Les citoyens constatent non sans une certaine déception, que le wali fait preuve d’un certain « laxisme » envers la situation. « C’est au wali de prendre les mesures qui s’imposent et secouer le cocotier! Il est le premier responsable de la wilaya, c’est son devoir de veiller au grain », notent certains automobilistes exaspérés par tant d’atermoiements. Et pendant ce temps-là que fait le wali de Bouira? Il convoque les différents acteurs de ce plan de circulation, quasiment à huis-clos, à l’abri de la presse, hormis l’APS et la radio locale. A la fin, la presse écrite aura un compte rendu « épuré et aseptisé » de ladite réunion, via l’attaché de presse de la wilaya. Mais en somme, aucune décision « sérieuse » n’a été prise afin d’accélérer la mise en place de ce plan de circulation. A travers tout cela, on comprend bien que ce n’est pas un secteur bien précis qui est pointé du doigt, mais c’est plutôt une faillite collective. Bricolage, défaillance et laxisme, ce sont les mots clés qui définissent pour l’heure, le futur et hypothétique plan de circulation de Bouira.
Ramdane Bourahla

