Jamais un Conseil de wilaya n’a été aussi long. Entamé vers 10h, il ne s’est achevé qu’aux environs de 14h.
C’est que ce secteur ultra sensible, puisqu’il englobe des activités physiques, mais aussi culturelles et scientifiques, à travers ses multiples structures telles que les maisons de jeunes et les salles polyvalentes et autres centres culturels, est, de loin, celui où il se passe le plus d’événements. Bref, on pratique, comme cela a été dit au cours de cette longue séance de travail, pas moins de 35 disciplines sportives, tout en s’adonnant à des activités visant à acquérir des connaissances, dans les arts, la littérature et les sciences. On peut se demander, à juste titre, pourquoi cet intérêt tardif pour un secteur qui se plaçait, en terme d’affectations budgétaires, loin derrière les Travaux Publics, le bâtiment, l’hydraulique, la santé l’éducation et la culture, pour ne citer de ces secteurs ? Quand les priorités étaient orientées vers les préoccupations des citoyens, et les préoccupations d’alors, se résumaient en la disponibilité de l’eau, du logement, le gaz, ainsi que l’enseignement, la santé les routes… etc. Le développement, prodigieux, réalisé ces derniers temps dans tous ces secteurs, ayant permis de répondre de façon très satisfaisante aux problèmes posés dans les 45 communes de la wilaya, a fait que le curseur des priorités s’est tout naturellement déplacé vers le secteur de la jeunesse et des sports. Un secteur qui a, faut-il le rappeler, particulièrement souffert du fait du terrorisme, et nombre de ses structures ont soit fait l’objet d’actes de sabotage, soit servi de site de cantonnement aux éléments de l’ANP ou de la garde communale. Mais il en a également pâti du fait d’une gestion plus que mauvaise, ces dernières années, due essentiellement à l’absence de responsables susceptibles d’impulser la dynamique nécessaire à son rayonnement. Si, cependant, le nouveau DJS, M. Djamel Djender, a pu présenter, ce jeudi, devant le Conseil de wilaya, un rapport plutôt flatteur, c’est surtout grâce au dynamisme des associations, des fédérations, des ligues sportives, des clubs et des fonctionnaires, qui travaillant à tous les niveaux de ce secteur, bien que leurs actions soient souvent assez entravées. Les efforts financiers soutenus par la wilaya représentent 7% de ses recettes fiscales. Leur traduction chiffrée tourne autour des 27 milliards, dont 30% au bénéfice des associations et des ligues. Au sujet des ligues, qui n’existent que dans 5 communes, l’ambition est justement d’en implanter dans chacune des 45 communes que compte la wilaya. De même qu’il est question de créer 39 écoles de football, en appoint aux dix déjà existantes, conformément à la nouvelle politique mise en œuvre à l’effet de promouvoir le sport dans ses multiples facettes. La formation des entraîneurs a également été abordée par le rapporteur, qui expliquera que, désormais, c’est le centre de formation de Aïn Benian qui fera le «déplacement» à Bouira, et non le contraire, comme cela se faisait par le passé. Résultat : au lieu de dix stagiaires à former, on aura 200, par exemple. D’autres part, faisant savoir que le nombre de sportifs pratiquants est de 14 900 jeunes, dont 690 filles, le nouveau responsable, qui devra dans les prochains jours s’occuper soit de la jeunesse soit des sports, la DJS devant se scinder en deux entités distinctes ayant à leurs têtes chacune son propre chef, s’est félicité des résultats obtenus dans les 27 festivals organisés aux niveaux local et national, et auxquels les athlètes bouiris ont participé classant, à chaque fois la wilaya entre les troisième et quatrième places. Le nombre de médaillés, 66 dont 62 dans les arts martiaux, témoigne de l’engouement pour ces sports et de la volonté de les promouvoir. Preuve en est, la wilaya a un champion d’Afrique en natation, un champion du monde en karaté une championne en boxe… Bref, disons que malgré les nombreux handicaps, dont les deux plus importants ont été signalés plus haut, le secteur, comme on peut le constater, a pu garder la tête hors de l’eau.
Au titre du programme de 2013, le secteur des sports et de la jeunesse s’est vu affecter une enveloppe de près de trois milliards de dinars pour la réalisation de 42 structures, dont 5 stades dotés de gazon artificiel, de 5 salles polyvalentes, de 32 terrains de sport de proximité d’une maison de jeune et de 13 centres culturels. Pour plus du double de cette affectation financière, l’année 2014 verra la réalisation de 3 piscines, 2 stades, 3 maisons de jeunes, six terrains de sports de proximité et une salle polyvalente de 1 000 places.
Intervenant après le nouveau DJS qui a brossé un tableau plutôt reluisant de la situation en matière de nouvelles réalisations, achevées ou sur le point d’être lancées, de rénovations des vieilles structures ainsi que des activités, le wali, tout en exprimant sa satisfaction au regard des résultats obtenus par chaque discipline, a exhorté le responsable à investir plus d’efforts pour plus d’activités et plus de performance. Il a insisté tout particulièrement, sur la nécessité d’ouvrir au public, dès cet été les six piscines achevées et d’établir un état du personnel engagé par le secteur dans le cadre du pré emploi. Pour la prochaine saison sportive, il a exigé que les deux stades, de Haïzer et d’El Hachimia, accueillent des rencontres dès l’ouverture de la nouvelles saison sportive et que l’acquisition rapide des équipements y afférents se fasse dans les meilleurs délais. Les autres instructions, nombreuses, visaient à lier sport et tourisme, sport et investissement (motiver les sponsors), sport et environnement, sport et santé (ouvrir les portes aux handicapés), sport et éducation… Enfin, le premier responsable de l’exécutif de wilaya a demandé que soit dressé un bilan précis des clubs, dont 31 relèvent du football, 14 du volley, 9 du karaté 15 du judo, 11 de la pétanque, et d’élever le taux de fréquentation des structures sportives, ce qui veut dire plus d’ouverture en direction de la jeunesse. Faut-il ajouter que, selon nos sources, la prochaine session ordinaire de l’APW sera aussi consacrée à ce secteur, en raison de l’importance qu’il revêt. Le célèbre slogan « un esprit sain, dans corps sain », pourrait être promu au sein de la jeunesse de toute la wilaya pour éviter les fléaux sociaux, et le sport reste la seule et la meilleure voie pour cela.
Aziz Bey