Le burnous à l’honneur, à Houra

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Le coup d’envoi de la première édition du Festival du burnous a été donné hier, à Houra, dans la commune de Bouzeguène, par le P/APW, Hocine Haroune, en présence du directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. El Hadi Ould Ali, du chef de la daïra de Bouzeguène, ainsi que les P/APC de Bouzeguène et d’Illoula Oumalou. 

La manifestation est une initiative de l’association culturelle ‘’Yakoubi Ferhat’’ qui l’organise sous le slogan « Avernus Idles Ak Tgemmi ».  Lors de son allocution, le P/APW s’est engagé à prendre en charge les frais de cette première édition ainsi que ceux de la prochaine. En ouverture des festivités, la chorale du village a interprété la célèbre chanson « Idjaid Djeddi Avernous », suivie par un membre de l’association ‘’Yakoubi Ferhat’’ qui donna un aperçu sur la vie du Martyr dont l’association porte le nom. S’en suivit un exposé sur le thème du Burnous, avec un historique sur cet important élément de notre patrimoine culturel.  Les premiers responsables des autorités locales et tous les invités du festival ont ensuite fait le tour des stands d’exposition. Ils purent admirer plusieurs modèles de burnous, des poteries, différents autres habits traditionnels, des bijoux, ainsi que des photos et des livres. Une visite guidée dans le village, à travers ses maisons traditionnelles, fut au programme de cette journée. Divers ateliers ont été proposés aux visiteurs dont celui expliquant l’installation du ‘’Azetta’’ (métier à tisser), son montage et son fonctionnement. D’autres ateliers abordent la poterie, le dessin et la sculpture. Des chants traditionnels ont également été interprétés par les vieilles femmes du village, suivis d’un récital poétique et la mise en scène d’un mariage traditionnel, avec des chevaux, des habits et des chants traditionnels de circonstance.  Véritable symbole de la virilité et de l’authenticité souvent blanc mais également brun en poils de chèvre ou rayé de gris, le burnous a traversé les siècles. En effet, tous les hommes de Kabylie possèdent un burnous dans leurs garde-robes.  Porté par nos ancêtres, il est cité par l’historien et philosophe, Ibn Kheldoun.  L’ethnologue française, spécialiste de la culture berbère, Camille Lacoste-Du Jardin, en parle également dans le dictionnaire de la culture berbère. « Le tissage du burnous est un savoir-faire féminin. Les femmes  apportent un soin particulier au tissage de ce vêtement qui prolonge la protection du foyer familial sur les hommes, lors de leurs déplacements à l’extérieur », peut-on y lire. « L’homme honorable se revêt avec fierté de son burnous, apanage masculin, presque au même titre du fusil », écrit encore la chercheuse.  Au programme de la journée d’aujourd’hui, une conférence débat animée par M. Hamid Bellak, sous le thème ‘’Le burnous patrimoine local’’. Un concours de sculpture, de dessin et poterie, ainsi qu’un défilé de mode de robes kabyles et de burnous sont également au menu de cet après-midi. S’en suivra un spectacle de danse folklorique et une soirée théâtrale. Une conférence débat est aussi au programme pour la matinée de demain, dimanche. Elle sera animée par M. Youcef Merahi et sera suivie d’un récital poétique. La cérémonie de clôture interviendra dans l’après-midi et verra la remise des attestations d’honneur. Elle s’achèvera par un gala artistique. 

     

 Karima Talis

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