L’exode rural, cette autre plaie du village des Amrouche

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La commune d’Ighil Ali, à 93 kms au sud-ouest de Béjaïa, est-elle condamnée à regarder partir ses habitants, les uns après les autres, pour aller vivre sous des cieux plus cléments, sans pouvoir, pour autant, endiguer cet exode ? Ce phénomène qui touche cette localité située en zone montagneuse, n’est apparemment pas prêt de s’estomper, eu égard aux multiples carences qui touchent, notamment, ses 13 villages enclavés et déshérités. Selon une source de l’APC, le recensement général de la population de 1998 a fait ressortir le nombre de 12 000 habitants. Actuellement, la population de la commune est estimée à 9 600 habitants ! Soit 2400 âmes de moins! Notre interlocuteur affirmera que « la cause principale de cette exode est due au terrorisme, qui menaçait les habitants de ces villages isolés, lesquels n’avaient pas de quoi se défendre devant les hordes islamistes. Vient ensuite, les conditions de vie difficiles qui se résument en manque de transport, l’éloignement des établissements scolaires et des structures de santé le chômage, etc. » Néanmoins, de tous les villages qui ont vu leurs habitants partir en grand nombre, il y a incontestablement le village Illegouane, sis à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu communal. Ce village est complètement vide, actuellement! D’autres patelins, à l’instar de Tazla, ne sont habités que par une poignée de familles, lesquelles sont prises au piège de la pauvreté et du manque de moyens, car elles ne peuvent pas quitter leurs foyers pour aller s’installer ailleurs, où il faudra louer ou acheter une maison ! Les habitants qui ont quitté la commune d’Ighil Ali sont allés, pour la majorité s’installer dans les grandes villes proches, comme Akbou, Béjaïa ou vers les villes de l’intérieur comme Annaba, Constantine, Oran et Alger. Ces « expatriés » n’oublient pas pour autant les villages de leurs origines, comme Mouka, El Kelâa, Ath Serradj, Tazla, Tabouânant et bien d’autres, puisqu’ils reviennent durant les vacances d’été pour revoir Tamurt n lejdud et humer l’air pur de la montagne.

Syphax Y.

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