Une romancière hors du commun

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Yamina Mechakra est née à Méskiana, dans la wilaya d’Oum El Bouagui, dans les Aurès. Psychiatre de profession, elle a exercé jusqu’en 1982, à Chlef, puis dans un village près de sa région natale. Mais cette femme de lettres dans l’âme ne tarda pas à ne plus se satisfaire de son rôle de médecin, et recourut à la littérature pour s’épanouir et combler les lacunes qui ont marqué sa vie. Elle ne ratait aucun des rendez-vous littéraires qui se tenaient à la Maison de la culture de la ville de Batna, où elle débattait, à battons rompus, de culture et de littérature avec le public, composé notamment de jeunes universitaires. En 1979, Yamina Méchakra a sorti un premier roman, d’un grand lyrisme et d’une rare intensité tragique, intitulé ‘’La grotte éclatée’’. Dans le sillage de Nedjma (1956), de Kateb Yacine, l’écrivaine entama sa vie littéraire en révolutionnant l’écriture romanesque sur fond de Révolution algérienne. Cette première œuvre de la romancière marqua en effet la littérature algérienne d’expression française des années 70/80. Yamina Mechakra, dans cette première expérience a bénéficié de l’aide de deux géants de la culture algérienne, à savoir M’hamed Issiakhem qui s’est occupé de la couverture du roman (tableau de l’aveugle) et l’auteur de Nedjma, Kateb Yacine, qui s’est chargé de la préface terminée par une phrase restée célèbre à ce jour : « À l’heure actuelle, dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant d’or ». Avec ce roman, un récit historique sur la guerre de libération, l’auteure a voulu contribuer à l’écriture de l’Histoire, pas l’Histoire officielle. Elle a raconté la vie des maquisards, dont l’infirmière-narratrice, dans une grotte près de la frontière tunisienne. Yamina Méchakra, qui a fait paraître un autre roman « Arris » et une seule nouvelle « L’éveil du mont » à El Moudjahid en 1976, nous a quittés le 25 mai 2013.

K. M.

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