à la découverte de l’Akfadou

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Profitant de la célébration de la journée internationale de la biodiversité, l’association Assirem Gouraya a organisé, du mercredi au samedi passés, le Festival national des sports de montagne.

Sous le thème «Biodiversité insulaire», cette activité a été l’occasion pour faire découvrir le massif forestier d’Akfadou. Journalistes et membres du mouvement associatif, jeunes et vieux, ont été invités à une randonnée à travers ce massif forestier, allant du siège de l’APC d’Adekar jusqu’au lac noir, sur une distance d’une vingtaine de kilomètres. La randonnée a été encadrée par des formateurs de l’Association et des agents de la conservation des forêts. Ils étaient plusieurs centaines, venus des wilayas de Blida, Alger, Bouira, Tizi-Ouzou, Tlemcen et Béjaïa, bien sûr, à avoir fait ce circuit, mais seule une trentaine d’entre eux a bivouaqué. Le dernier jour, l’Association Assirem Gouraya a organisé sous l’égide de la fédération des sports de montagne, un chalenge national d’escalade au profit des jeunes grimpeurs, au niveau du site touristique de Toudja, auquel ont participé 53 benjamins, minimes et cadets des deux sexes. La veille, le hall et la grande salle du théâtre régional de Béjaïa ont abrité des expositions, projections de vidéos ponctuées par une soirée folklorique animée par une troupe de Béni Senous de Tlemcen. Des conférences ont, également, été animées par le conservateur des forêts, le directeur de l’environnement et le vice-président de la Fédération algérienne de ski et des sports de montagne. Le lac noir, principale destination ciblée durant cette manifestation, entouré d’une vaste forêt, est d’une beauté naturelle inégalable. Avec les ruines romaines, il constitue l’un des meilleurs sites touristiques de cette belle région. En plus de ses potentialités naturelles, l’Akfadou est riche d’une multitude de sites touristiques qui doivent faire l’objet d’un aménagement pour développer l’écotourisme et le tourisme de montagne. Le massif de l’Akfadou s’étend sur une surface de 10 000 hectares et chevauche les wilayas de Béjaïa et Tizi-Ouzou. Le 20 janvier 1925, une partie de cette forêt (2 115 ha 56 a) a été classée parc national sous le N° 370. Hélas, ce statut n’a pas été maintenu avec les 10 parcs nationaux classés entre 1984 et 2003. Les richesses de la forêt d’Akfadou en flore et faune sont énormes. Vu sa richesse en plans et cours d’eau, son exposition dominante sur le nord et ses altitudes (entre 870 m et 1 646 m), l’Akfadou est caractérisé par une grande diversité florale. Il est composé de peuplements forestiers naturels de différents chênes et d’autres essences constituant des bouquets comme l’aulne, l’érable et le houx. L’un, arboretum, connu sous le nom de l’arboretum du lac noir (Agoulmime Aberkane), est composé d’espèces introduites entre 1890 et 1948 pour améliorer les essences forestières. On y trouve du cèdre de l’Atlas qui a formé une belle cédraie à très bonne régénération, le pin noir, le pin Coulter, le pin pignon, le sapin de Numidie, entre autres. Pour ce qui est de la faune, 22 mammifères ont été signalés dans la forêt d’Akfadou. Le singe magot, le sanglier, le lièvre commun, le lapin de Garenne, la belette, la genette, l’hérisson, le porc-épic, le chat sauvage, le chacal, le renard et le rat roux. Le cerf de Berbérie, espèce disparue de l’Akfadou à cause de la dégradation de son milieu naturel et le braconnage qu’elle a subi, a fait l’objet d’une réintroduction par l’administration des forêts et qui semble bien se porter. On dénombre également des batraciens, des reptiles, des mollusques et près d’une centaine d’espèces d’oiseaux dont le vautour fauve, le vautour percnoptère, l’aigle de Bonellie, l’aigle botté l’alouette Lulu, le martiner noir et le chardonneret élégant. En plus des cours d’eau qui coulent abondamment en hiver, deux principales zones humides ont été recensées dans l’Akfadou Est. Il s’agit d’Agoulmime Ouroufel et Agoulmime Aberkane. Malgré leurs petites surfaces, ces lacs de montagne offrent des vues paradisiaques, une biodiversité variée et assurent la pérennité de cet écosystème naturel. Les richesses de l’Akfadou ne sont pas toutes divulguées. C’est une région connue par sa grande biodiversité ses écosystèmes variés et naturels. Actuellement, elle est soumise à une forte pression anthropique qui se manifeste par des coupes de bois importantes et qui risque de menacer sa pérennité. Sa réhabilitation en parc national est une urgence afin de lui donner les moyens humains et matériels pour sa protection. Amar Rabhi, animateur de l’association organisatrice de l’événement, dira que «son association a toujours eu cette vision de faire des propositions concrètes pour la protection de l’environnement et le développement du tourisme de montagne». La protection des forêts, qui demeurent les poumons de notre planète et la préservation des sites naturels aux générations futures, demeure, ajoutera-t-il, «le souci majeur de l’Association». En conclusion, il tiendra à remercier tous ceux et toutes celles qui leur prodiguent leurs encouragements et les assurent de leurs aides multiples.

A. Gana

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