Prévue pour avant-hier, l’assemblée extraordinaire des 23 élus de la commune a été annulée au motif que le quorum n’a pas été atteint. Il s’agit du deuxième revers qu’a essuyé l’édile de la ville du Piton en l’espace d’un mois. Pour rappel, lors de la dernière assemblée ordinaire tenue le 30 avril dernier, l’opposition a rejeté le programme du maire. La démission des quatre élus du FLN ayant déjà conforté la majorité des sièges au maire, Abderrahmane Bensbaâ, a bouleversé sa feuille de route. L’annulation de la dernière assemblée comportant le même programme que celui rejeté dernièrement a eu son impact sur la population locale. En effet, des travailleurs de tous les services communaux sont en débrayage illimité. Ainsi, des habitants du village L’mechta sont revenus à la charge et ont fermé hier, la RN26 pour réclamer la régularisation de leurs terrains. Contacté par nos soins, M. Arezki Iskounène, ex-vice P/APC, appelle le wali de Béjaïa, M. Hamou Ahmed Touhami, à intervenir pour mettre un terme à la situation chaotique qui paralyse la commune d’Akbou. « La balle est dans le camp du wali. Le code communal n’est pas respecté à Akbou ; il est bafoué ! La tutelle doit éminemment intervenir pour remettre les choses à leurs places, et ce, pour l’intérêt de la population locale qui en paye le prix. » Dans une déclaration rendue publique hier, une nouvelle coalition a vu le jour au niveau de l’assemblée populaire communale d’Akbou. Les quatre élus du FLN, fraîchement démissionnaires de l’exécutif communal, ont rallié officiellement l’opposition menée par Mouloud Salhi, de la liste « Akbou avant tout » sous prétexte de « l’intérêt de la population locale », estime M. Iskounène, élu et leader de l’ex-parti unique à Akbou. La nouvelle coalition, faut-il le noter, a vu le jour suite à la dernière réunion tenue le 12 mai dernier. Déterminés et fiers de leur nombre, les 15 élus (07 élus indépendants, 04 élus FLN, 03 élus MEN, 01 élu RND) appellent l’actuel maire à démissionner. « La totalité des membres élus de la coalition sont convaincus que le seul salut de la commune d’Akbou réside dans le départ immédiat du président élu par l’assemblée. Cette même assemblée l’invite à laisser place aux autres élus capables de relever les défis du développement et de la construction d’Akbou », écrivent-ils. Ainsi, les rédacteurs de ce document dressent un tableau sombre sur la gestion de la commune. « Le manque d’espaces d’échange et de débat, la politique de dissension entre élus, la rareté des assemblées censées se tenir tous les deux mois, le non respect de la réglementation et des lois en vigueur, sont tous des éléments qui prédisent et précipitent le naufrage d’Akbou dans un sous-développement endémique », souligne-t-on. Qualifié d’incapable, le maire Abderrahmane Bensbaâ est accusé d’être à l’origine de la crise sans précédant qui secoue la commune. « Son incapacité à jouer le rôle de manager et de fédérateur explique largement le délitement et l’inertie de son exécutif et l’inexistence du travail des commissions ». Les élus de l’opposition en veulent pour preuve, le chiffre de 150 milliards de centimes, en termes de projets, qui ont été approuvés par l’assemblée et qui n’ont pas encore vu le jour ! Cette nouvelle donne va sûrement changer le rapport de force dans l’une des plus importantes communes du pays. La « léthargie » et le « dysfonctionnement » dont s’est imprégnée l’assemblée est à l’origine du blocage, et la dernière en date est l’annulation, avant-hier, d’une assemblée extraordinaire faute de quorum ! En somme, l’opposition, tout en maintenant leur bras de fer, appelle « tous les membres de l’assemblée conscients de l’impasse que traverse la commune, qui partagent les mêmes principes et qui refuseraient d’avaliser l’autoritarisme générée par le responsable en place, à rejoindre leur groupe. »
Menad Chalal