Le chef-lieu de la daïra de Sour El-Ghozlane a connu, jeudi dernier, une journée mouvementée, après l’affichage de la liste des bénéficiaires de 250 logements sociaux, en divers endroits de la ville.
Alors que de nombreux citoyens repartaient chez eux, heureux d’avoir lu leurs noms sur la liste, d’autres, plus nombreux encore, ont manifesté leur colère et leur désapprobation en se dirigeant vers le siège de la daïra où ils ont tenté d’y pénétrer. L’imposant dispositif sécuritaire, mobilisé sur place, a empêché les contestataires d’y entrer ou de saccager les édifices publics aux alentours. Certains contestataires affirmaient que la liste comportaient des noms de bénéficiaires qui n’étaient pas dans le besoin, en rappelant qu’eux (les contestataires) avaient déposé des demandes depuis plusieurs années, sans bénéficier d’un logement, bien qu’ils se trouvent à l’étroit ou, comme l’ont affirmé certains, carrément sans toit. «Mon dossier de demande de logement traîne dans leurs locaux depuis 1994 !», nous dira Hamid, l’un des contestataires, avant d’ajouter : «Je vis, depuis plusieurs années, dans des conditions lamentables, avec ma femme, ma mère et mes cinq enfants, dans un gourbi composé de deux petites pièces seulement ! Ils sont bien au courant de ma situation, car j’ai reçu plusieurs fois dans ma maison la commission d’attribution des logements. Mais, à ce jour, aucun responsable n’a daigné m’aider pour obtenir un logement, bien que j’ouvre droit, vu ma situation». D’autres protestataires affirment que des citoyens non-résidents dans la commune ont bénéficié de ce quota de logement. «L’on dénombre des gens nés à Sidi Aïssa (wilaya de M’sila), à Alger ou Aïn Bessam dans la liste des bénéficiaires, alors qu’on est censé être prioritaires». Les citoyens mécontents réclament l’annulation, pure et simple, de cette liste de bénéficiaires, ainsi que l’envoi d’une commission d’enquête de la wilaya de Bouira, pour s’enquérir des conditions d’élaboration de cette liste. Parmi les contestataires, l’on signale même certaines tentatives de suicide. «Certaines personnes se sont ouverts les veines à l’aide de couteaux et d’objets tranchants, alors que d’autres ont essayé de s’immoler, n’était-ce l’intervention des éléments de la protection civile, qui avaient réussi à les empêcher de commettre l’irréparable», affirme un autre citoyen de la même localité. A noter, par ailleurs, que les responsables de la daïra de Sour El Ghozlane avaient invité tous les contestataires à déposer des recours au niveau des services de la wilaya de Bouira, contre ceux dont ils pensent qu’ils ne répondent pas aux critères d’éligibilité pour bénéficier d’un logement social. Il y a, enfin, lieu de signaler que, selon certaines sources, la daïra aurait reçu plus de 20.000 demandes de logements sociaux, ce qui rend l’étude très difficile, et surtout la satisfaction de ces demandes impossible.
O.K.