Comme à leur habitude, les salles de cinéma algériennes contribuent, à travers les différentes projections de longs et courts-métrages, nationaux et étrangers, à promouvoir le septième art. La cinémathèque de Béjaïa, sise à la place Gueydon, au centre-ville, abritera le cycle Emir Kusturica du 1er au 30 juin prochain. Il s’agit d’un cycle portant sur le cinéma universel de la période de 1985 jusqu’à 2007. En effet, le public Béjaoui est invité à découvrir ce cycle de projections de films avec au programme des films, comme « La vie est un miracle, 2004», «Maradona France-Espagne, 2008» et « Chat noir, chat blanc 1998 ». « Une dizaine d’autres films seront également projetés à la cinémathèque, et ce chaque jour aux séances du 14h et 17h », nous dira Fodil Assoul, directeur de la cinémathèque de Béjaïa. Au programme de la journée d’aujourd’hui, à 14h, un film de long métrage de 136 min, intitulé « Papa est en voyage d’affaire », réalisé en 1985 par l’Emir Kusturica. Le film plonge le public dans la République fédérale socialiste de la Yougoslavie des années 1950, Tito et Staline se querellent. Mesa, père du jeune Malik, entretient une liaison. Sa maîtresse, lasse d’attendre, cède aux avances du beau-frère de Mesa. Au cours d’une discussion, elle rapporte à ce dernier les paroles suspectes de son amant à propos d’une affiche représentant Karl Marx travaillant devant l’effigie de Staline. Le beau-frère dénonce alors son rival. La famille se retrouve privée de son chef et tous ses membres présentent au petit Malik l’envoi en camp de travail comme un long voyage d’affaires. Ce film sera suivi d’un autre long métrage à la séance de 17h, portant le litre « Le temps des Gitans », sorti en 1989. Ce film raconte l’histoire de Perhan qui est un Rom. Fils naturel d’un soldat et d’une tzigane. Il est élevé ainsi que sa sœur handicapée, par sa grand-mère dans un bidonville de Skopje en Macédoine. La vie de famille s’organise autour d’un accordéon, d’un dindon et d’un oncle déluré. Perhan tombe amoureux de la fille de la voisine et décide de gagner beaucoup d’argent pour obtenir le droit de l’épouser. Il rentre dans le clan d’Ahmed et mène une existence faite de « bricolages», de magouilles et de trafic d’enfants. Perhan est, désormais, prisonnier d’un monde dont il ne veut pas. Du moins lui reste-t-il l’amour, celui qu’il possède en lui. Sa destinée paraît toute tracée, dramatique car sans espoir de rédemption, mais Perhan s’accroche à la vie par pure fierté. Il tombera de très haut, le rêve européen est loin et demeure inaccessible. Les Gitans sont condamnés à souffrir et à errer, mais dans la dignité. Par ailleurs, il est à informer que l’Emir Kusturica, né le 24 novembre 1954 à Sarajevo, en République fédérale socialiste de la Yougoslavie, est un cinéaste, acteur et musicien serbe, également de nationalité française, deux fois lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes.
Hafid Nait Slimane