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Le prix de la pomme de terre s'envole

S’il y a quelques jours, ce produit était accessible à tous, aujourd’hui, son prix s’envole de jour en jour. De vingt-cinq dinars, il passe à trente cinq, puis à quarante cinq voire même cinquante dinars. Aussi, les marchands ambulants qui se tenaient sur les bordures des RN30 et 68, ont changé tous leurs ardoises en annonçant ces nouveaux prix aux passants. « Jusqu’au mois de mars, nous l’avions même cédé à vingt dinars et voire même à quinze dinars. Nous ne sommes pas responsables de cette flambée. Ce sont les spéculateurs qui décident des prix. Pourtant, c’est la période. D’ailleurs, nous n’arrivons pas à comprendre ce qui se passe. Nous sommes désorientés », nous dira un marchand ambulant. Pour un autre interlocuteur, tout se décide sur le champ. « Ecoutez, nombreux sont les maraîchers qui ont abandonné cette filière, car ils n’ont pas tiré grand profit lors de la saison écoulée », pensera ce marchand de légumes.  Du côté des consommateurs, c’est l’inquiétude d’autant plus que le Ramadhan s’approche. « Vraiment, pour toute l’année, nous avons consommé ce produit avec un moindre coût. Nous craignons que son prix atteigne celui de l’été 2009 où il a été cédé à cent vingt dinars. Et puis, c’est bientôt le mois de Ramadhan connu pour sa flambée des prix des produits de large consommation », estimera ce consommateur qui négociait le prix avec un vendeur. D’autre part, signalons que pour la pomme de terre locale, il nous a été donné de constater que les superficies plantées ont diminué par rapport aux saisons précédentes. Justement, c’est depuis que la pomme de terre est vendue à bas prix que les maraîchers ont préféré se tourner vers la céréaliculture. Effectivement, dans toute la vallée de Draâ El-Mizan jusqu’à Aïn Zaouïa et même Tizi-Gheniff, on voit des champs de blé à perte de vue et rarement quelques carrés de plants de pomme de terre. Seuls deux légumes sont maintenus à leurs prix. Il s’agit de l’ail et de l’oignon. Ce dernier est fixé entre vingt et vingt cinq dinars. Il a été même cédé à douze dinars. Faudra-t-il obliger les agriculteurs à se spécialiser dans telle ou telle filière? C’est une question que les responsables du secteur devront trancher afin de mieux gérer ce domaine. Car, on ne doit pas changer d’activité de jour au lendemain surtout lorsque l’Etat apporte son secours à ces fellahs en leur accordant des prêts à zéro pour cent d’intérêt. Il s’agit de l’autosatisfaction alimentaire d’un pays pour éviter toute importation quand les produits peuvent l’être au niveau national.

Amar Ouramdane

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