Les alliances ont la mémoire courte

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Le discours de campagne électorale, tenu par les différents partis politiques, présageait d’une ligne de fracture entre certains d’entre-eux telle que jamais un rapprochement ne pouvait être envisagé. Le RND et le FLN n’ont cessé d’être stigmatisés par le FFS et le RCD, traités de tous les noms d’oiseaux et de relais politique du DRS. N’empêche, le verdict des urnes (30% de votants) a gratifié ces partis de résultats inespérés. Le FLN a totalisé 125 sièges et le RND 73 sièges, répartis entre l’APW et les municipalités. 44 communes sont soumises à la mécanique d’alliances, ainsi que l’APW contrainte d’organiser un deuxième tour et voir des blocs politiques se cristalliser. Le consensus général dégagé, et sur instruction des directions politiques nationales, est d’éviter tout blocage, donc d’aller vers plus d’ouverture politique. A l’exception du RCD, qui n’a pas été approché par les autres formations politiques, le FFS et le FLN ont mené tambour battant des pourparlers intenses en passant par une simulation de discorde, pour se retrouver appuyés en définitive par le PT et le RND, jusqu’à former une parfaite symbiose au niveau de l’APW. Au nombre de 36, le bloc FFS, FLN, RND et PT auront en face les 11 élus du RCD à s’assurer la fonction d’opposants dans toutes les initiatives des coalisés. La configuration réussie au niveau de l’APW a permis l’intronisation de M. Aïssat Rabah comme P/APW, et l’on suppute sur la première vice-présidence qui reviendrait au FLN, et que les 08 commissions qui composent l’APW fonctionneront avec les élus des quatre partis (FFS, FLN, RND et PT).Au moment où l’opinion s’attend à un prolongement de cette alliance tissée à l’APW à l’ensemble des exécutifs souffrant de majorités absolues, des rapprochements inattendus et contre-nature se font signer entre essentiellement le RND et le RCD, comme c’est le cas à Fort-National.Ceci pendant que les élus FFS ne cessent de tendre la main à ceux du FLN, qui dans certains cas se sont montrés récalcitrants, jusqu’à nécessiter l’intervention des cadres de la mouhafadha de Tizi Ouzou pour marcher dans la stratégie peaufinée au niveau de l’APW. L’APC de Tizi Ouzou dont l’exécutif connaît une sérieuse fragilité, le bloc FFS-FLN avec 11 élus (06 FFS, 5 FLN) est suivi de celui du RND-Indépendants avec 08 élus, et le RCD isolé avec 04 élus. Le FFS surveille de très près les mouvements de l’alliance à l’APC de Tizi Ouzou, le P/APC FFS, M. Bensalem, est destinataire en permanence de consignes strictes, pour ne pas faire exploser la cohésion et s’acheminer vers le blocage. Le parti d’Aït Ahmed tient à protéger l’assemblée pour ne pas la perdre comme c’est le cas à l’APC de Béjaïa. S’étayant sur ce qui se dessine comme architecture d’alliance sur les 44 APC, les élus ont tendance tourner le dos à leur tutelle. D’ici 45 jours, délai requis à la finalisation des tractations et des mises sur pied des commissions, il faut peut-être s’attendre à un patchwork de représentativité et de rapprochement. Tout porte à croire que le profil individuel et l’affinité personnelle ont pris le dessus sur la consigne partisane, à telle enseigne que des mosaïques s’établissent contre toute stratégie des structures. On en saura davantage d’ici quelque temps où des situations de transfuge et de transhumance verront le jour contre toute attente, quand on sait que des élus toutes tendances confondues cautionnent difficilement la démarche de leurs partis, et que des partis affichent déjugement voir regret, quant à leur participation au scrutin du 24 novembre, surtout du côté du parti de Hocine Aït Ahmed, qui savoure mal sa victoire et n’arrive pas à admettre sa défaite au fief même du parti, Aïn El Hammam, défaite devenue une ligne de clivage entre les rangs du FFS et qui commence à provoquer des remous.

Khaled Zahem

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