L’ancien président de l’APN, Abdelaziz Ziari, ainsi que le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, ont été reçus, hier, par le ministre d’Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur le projet de révision de la Constitution. Invités pour faire leurs propositions, comme ce fut le cas la veille pour successivement Mohamed Seghir Babès et Cheikh Bouamrane, les hôtes d’Ahmed Ouyahia ont émis des propositions allant dans le sens de la révision de la Constitution, projet lancé par le Président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Concernant l’ancien président de l’APN, ce dernier a indiqué à sa sortie du bureau d’Ouyahia, que ses principales propositions ont concerné la nature du régime, précisant avoir plaidé pour «un régime présidentiel ou semi-présidentiel qui garantira un équilibre entre les pouvoirs et définira leurs prérogatives». Il a également ajouté : «le moment est venu pour donner plus d’efficacité au multipartisme notamment pour la désignation du chef du gouvernement». Il poursuivra : «Et le chef du gouvernement doit être choisi dans le parti politique majoritaire au Parlement», en mettant l’accent sur la nécessité d’assurer un équilibre entre les deux chambres du Parlement, notamment en terme de prérogatives. Toujours dans le cadre des prérogatives de chacune des chambres du parlement, Ziari a également indiqué que «le dernier mot devrait revenir à l’APN car née d’un suffrage populaire». Par ailleurs, le président de la CNCPPDH, Me Farouk Ksentini, a déclaré de son côté que «l’indépendance de la justice représentait «la condition sine qua non» pour l’instauration d’une réelle démocratie et l’édification de l’Etat de droit. S’exprimant devant les médias, à l’issue de son entrevue avec le directeur de cabinet du Président, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations pour le projet de la révision de la Constitution, Me Ksentini a précisé avoir axé ses propositions sur l’indépendance de la justice et des magistrats dans l’accomplissement de leur mission. En homme de droit et ardent défenseur des Droits de l’Homme, Me Ksentini a insisté sur l’importance de l’indépendance du juge pour le motif, selon lui, que «cet aspect revêt une importance extrême pour éviter une démocratie de façade». Outre cette question de l’indépendance de la justice, Me Ksentini a indiqué que l’occasion lui a été donnée d’évoquer avec Ahmed Ouyahia d’autres sujets dont la nature du régime, les libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse.
Ferhat Zafane