Le constat et les préconisations de Benghebrit

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Pour sa première sortie, la ministre de l’Education nationale a jeté son dévolu, hier, sur Bouira. 

L’objet de sa visite est de donner le coup d’envoi des épreuves de sciences naturelles, à partir du lycée « Sadik Ben Yahia », au chef-lieu de wilaya. Cela étant fait, la ministre se rendra au siège de la Direction de l’éducation nationale où elle s’enquerra de la situation du secteur à l’échelle de la wilaya. Après ces deux points inscrits sur la feuille de route, Benghebrit animera un point de presse qui ne dépassera pas les dix minutes, avant de rallier la capitale. Interrogé à propos de la situation de l’enseignement de la langue amazighe, la ministre de l’Education nationale estime que cela est « un vrai problème ». Pour elle, la première difficulté à laquelle est confronté l’enseignement de cette langue réside dans le fait de sa « normalisation ». De ce fait, Mme la ministre préconisera de « mettre en place des dispositifs qui puissent contribuer à la normalisation de cette langue ». Autre « embûche » soulevée par la première responsable du secteur de l’Education nationale, est celle de « la demande sociale ». En effet, l’hôte de Bouira considère que « ce n’est pas la faute de l’Etat si cette langue n’est pas très demandée. D’ailleurs, le nombre de wilayas qui enseignaient cette langue a sensiblement diminué ces dernières années (…) Dans certains cas, nous nous sommes retrouvés à avoir deux enseignants de tamazight pour quatre élèves. L’enseignement de tamazight n’est pas très demandé », a-t-elle souligné. Interrogée sur le rôle de l’Etat de rendre l’enseignement de cette langue obligatoire, au même titre que l’arabe et le français, Mme Benghebrit mettra en exergue le rôle des experts et des spécialistes dans la promotion et l’épanouissement de cette langue et son enseignement. « Les experts doivent se mettre au travail afin d’assurer une meilleure qualité d’enseignements (…) Il faut qu’il y ait des réflexions pour la promotion de cette langue », a-t-elle indiqué. Ce travail devrait, selon Mme Benghebrit, commencer par la mise en place d’une académie nationale et pourquoi pas à l’échelle du Maghreb. A la question de savoir si l’officialisation de Tamazight contribuera à « faire sauter » le verrou de son obligation, la ministre répondra simplement : « Cela se fera, mais sur un très long terme ». Par ailleurs, et répondant à une question relative à la mise en place, dès la rentrée prochaine, d’un nouveau rythme scolaire, lequel, dans sa première mouture est contesté par les parents d’élèves qui le considèrent « trop chargé », la ministre dira que « pour l’instant, rien n’est encore décidé », sans trop vouloir donner de plus amples explications. S’agissant du rapport de la commission Benzaghou, lequel, était redirigé il y a plus de cinq ans de cela et qui avait préconisé une « refonte radicale » du système éducatif national, Mme Benghebrit soulignera le fait que son application « n’a pas été faite comme il le fallait et qu’il (le rapport, ndlr), devrait être actualisé. »            

Ramdane B.

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