Un vibrant hommage a été rendu, hier, à Tahar Djaout, dans son village natal à Oulkhou, relevant de la commune d’Ait Chafaâ, au nord-est de la wilaya de Tizi-Ouzou, par l’association des journalistes et correspondants de Tizi-Ouzou (AJCTO), la Maison de la culture Mouloud Mammeri et l’APC d’Ait Chafaâ, ainsi que sa famille, à l’occasion du 21ème anniversaire de son assassinat. Dans la matinée, les organisateurs et les participants à cet hommage se sont rendus au cimetière d’Oulkhou, où est enterré le poète, pour un recueillement suivi du dépôt de gerbes de fleurs. Dans une allocution, l’adjoint au maire d’Ait Chafaâ a souhaité la bienvenue à tous ceux qui ont pensé à honorer l’auteur, journaliste, poète et figure emblématique de la culture algérienne. « Nous vous remercions, car vous n’avez pas oublié cet homme qui a donné sa vie pour la liberté et la démocratie », dira l’élu. Pour sa part, Samir Leslous, président de l’AJCTO, a mis en exergue le combat de Djaout qui, selon lui, « n’est pas à présenter aujourd’hui ! Son œuvre et son parcours parlent pour l’homme », et d’enchaîner : « Il a servi l’Algérie et comme il a hissé la corporation des journalistes vers le haut. Aujourd’hui, c’est un devoir de mémoire pour nous, que de commémorer cette journée, afin de ne pas oublier cette lueur d’espoir, éteinte par les forces obscurantistes, un certain 3 juin 1993 ». À son tour, M. Boukhalfa Bacha, ex animateur de la chaîne 2 de la radio nationale et ami de l’auteur de « Les expropriés », a passé en revue la vie et carrière de Tahar Djaout. « Son oeuvre littéraire et poétique est riche, c’est un moyen d’inspiration et une référence pour les futures générations », dira-t-il devant les présents. Il convient de rappeler qu’un riche programme a été concocté à l’occasion, au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Pour aujourd’hui, les organisateurs ont mis en place une riche exposition au hall central. Il y aura aussi des témoignages de membres de la famille du défunt, suivis par la projection d’une réalisation de Boukhalfa Bacha, puis d’un débat à la petite salle. L’après-midi, un film documentaire sur Djaout, intitulé « Le poète peu-il mourir », réalisé par le journaliste Abderrezak Larbi Chérif, sera projeté. Les adhérents de l’atelier de poésie de la Maison de la culture ont programmé une lecture des textes de Djaout, de même que des étudiants de l’école régionale des beaux arts d’Azazga, ont, eux aussi, tenus à réaliser une fresque à son effigie. Tahar Djaout a été assassiné le 3 juin 1993, prés de sa maison, dans le parking où il stationnait sa voiture à Baïnem, à l’ouest d’Alger, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son poste de travail.
A. G.
