Beaucoup de quartiers de la ville de Béjaïa demeurent dans un état lamentable. Les routes mêmes qui y mènent sont souvent impraticables.
Quant aux ruelles à l’intérieur de ces quartiers, elles sont si ravinées et si crevassées par les pluies, qu’il est difficile de s’y aventurer, parfois, même à pied. Pourtant, à l’entame de leur mandature, les élus de l’APC ont promis monts et merveilles à leurs concitoyens, en annonçant avec force détails la mise en œuvre d’un plan d’urbanisation, de modernisation et d’embellissement d’une dizaine de quartiers de la ville. Et un budget conséquent a été voté à cet effet. Or, après quelques années, hormis quelques bordures et quelques carreaux de trottoirs et quelques bancs publics mis en place çà et là comme cela était le cas à Amtik n’Tafat et sans doute dans d’autres villages et quartiers, les cités, si leur état n’a pas empiré sont restées telles quelles. A la cité douanière et Imehdyiene à qui les édiles ont promis de grands changements, toutes les améliorations se sont limitées à la construction d’un kiosque à tabac au lieu et place d’un bac à ordures qui s’y trouvait. Le reste de la cité n’a fait que s’empirer malgré les nombreuses manifestations organisées par les citoyens. En effet, déplore un habitant de la cité « dès que vous quittez le boulevard Krim Belkacem, vous avez tout intérêt à garer votre voiture et à vous munir de bottes si votre intention est de pénétrer dans les ruelles de la cité. » Il en est de même à Ihaddaden Oufella. Idem pour Dar Djebel, même si les habitants ont dû,; à plusieurs reprises, calmer leurs ardeurs en bloquant, à la circulation, quelques axes importants de la ville. La route de Tazeboujt vers Boukhiama est aussi crevassée à tel point que même les bêtes de somme peineraient à l’emprunter. Les habitants de Taghezouyt, à un saut de chat de l’université se demandent s’ils font bien partie des citoyens de Béjaïa ou non. Car, leur cité en pleine expansion, ignore à ce jour la couleur du goudron. En été ils nagent dans de véritables voiles de poussière et dès les premières pluies, ils pataugent littéralement dans la boue. Et la liste des quartiers où les conditions de vie sont déplorables est encore longue. On se demande même est-ce que le budget spécial pour la modernisation et l’amélioration des quartiers et les budgets successifs de l’APC sont consommés entièrement ou ils sont mis en reliquat pour les mandats à venir ? Les présidents de l’APC se plaignent souvent, en cours d’exercice, du manque de fonds, mais les citoyens savent, par expérience, que le taux de consommation des crédits dans la plupart des APC atteint rarement les 50%. Concernant Béjaïa, qui n’est quand même pas une commune pauvre, ses habitants méritent un meilleur confort de vie.
B. Mouhoub