L’incivisme dû à l’impunité et au non-respect de l’environnement va en augmentant, ces dernières années, sans que ce problème ne soit endigué. Tout le monde semble s’accommoder de cette situation catastrophique. Les dépotoirs et autres décharges sauvages voient le jour à une cadence inquiétante, à telle enseigne que presque aucun coin n’est épargné dans toute la commune d’Ath Mansour, pour ne citer que cette localité. Les endroits truffés d’ordures ménagères sont légions dans cette municipalité. Toutefois, ce qui a retenu le plus notre attention, c’est le pont reliant les wilayas de Béjaïa et Bouira, sis à l’entrée ouest d’Ath Mansour. Il suffit de passer sur l’autre côté de cet ouvrage d’art pour finir dans les territoires de la wilaya de Béjaïa, au village de Béni Mansour. Ce pont, construit dans les années 1990, est transformé en décharge à ciel ouvert, où s’entassent les déchets en tout genre. Comme nous l’avons constaté du haut de cet ouvrage, des monticules d’ordures ménagères jonchent le sol sur les berges et en plein lit de l’oued Amarigh, qui coule timidement en bas. Ce décor chaotique, qui donne des pincements au coeur, enlaidit l’environnement immédiat et pollue cette partie de l’oued. La décharge enfle au fil du temps, car elle se trouve alimentée, quotidiennement, par de nouveaux rejets. Les responsables de ce chaos ne sont autres que les riverains et les automobilistes qui, en passant, balancent du haut du pont les ordures enveloppés dans des sachets ou en vrac, qui finissent en bas. Les emballages de boissons alcoolisées forment la plus grosse part des déchets jetés ! Combien de fois a-t-on remarqué ce manège sur cet ouvrage d’art ? Ces conducteurs, sans scrupules, acheminent les déchets par voitures pour les jeter au fond du oued ! Parmi eux, se trouvent des gens, soi-disant instruits, qui normalement devaient sensibiliser les autres sur la nécessité de ne pas jeter les ordures depuis ce pont! « C’est regrettable de constater que les gens utilisent ce pont pour jeter les ordures en bas, alors qu’il n’est fait que pour la circulation ! » déplore un habitant d’Ath Bouali.
Y. Samir