Les opportunités d’embauche dans la commune d’Ighil Ali, à 93 kms au sud-ouest de Béjaïa, sont très rares, pour ne pas dire presque nulles ! Ce constat est fait d’après les différents entretiens que nous avons eus, que ce soit avec les élus à l’APC ou avec les habitants de cette localité située en zone montagneuse. Le sous-développement règne en maître-mot dans cette localité où les habitants essayent, tant bien que mal, de gagner leur pain le plus honnêtement possible. En l’absence d’usines de fabriques et autres unités industrielles capables de résorber ce chômage endémique qui frappe de plein fouet, surtout la masse juvénile, Ighil Ali n’aspire pas à grand chose pour le moment. « Vivre, manger sa croûte, en attendant des jours meilleurs ! » comme nous l’a bien dit cet habitant. Néanmoins, les jeunes de cette commune ne restent pas les bras croisés, car ils sont obligés de gagner leur pain quotidien. Si les entreprises font défaut dans cette contrée, les jeunes investissent d’autres secteurs comme le commerce et les services. Dans ce chef-lieu de daïra, beaucoup de commerces ont ouvert leurs portes, ces dernières années, constituant ainsi, comme un pis-aller à une situation économique peu enviable. Le transport public de voyageurs est également investit par les jeunes de ce grand village, considéré comme la capitale de l’Arch N’Ath Abbas. Ainsi, avec la libéralisation du secteur du transport de voyageurs, beaucoup de jeunes, qui ont réussi à trouver des sources de financement (étatiques ou familiaux) sont entrés de plain-pied dans cette activité pour assurer la desserte Ighil Ali-Akbou ou d’autres lignes inter-wilayas. D’autres jeunes, en revanche, et pour subvenir à leurs besoins, font de petits métiers comme carreleur, peintre, manœuvre. Avec l’explosion de la demande sur l’habitat rural et la réalisation de plus de 150 unités dans la commune, les jeunes de cette localité ont, certes, trouvé en cette aide une aubaine et un bon marché de travail pour offrir leurs services, en effectuant différents travaux dans les chantiers ouverts par des bénéficiaires de l’aide dans le cadre du logement rural ! Toutefois, l’espoir de tous les habitants de la daïra d’Ighil Ali repose sur ce projet de zone d’activité ZAC, qui refuse de voir le jour. Aménagée et viabilisée depuis 1989, cette zone d’activité se trouve toujours bloquée pour des considérations administratives. Située au lieu-dit Bouni, à 20 kms d’Ighil Ali, cette ZAC est considérée par la population de la localité comme l’unique espoir pour faire sortir Ighil Ali de sa léthargie.
Syphax Y.

