La célébration de la Journée mondiale de l’environnement nous amène automatiquement à parler de déchets en tous genres.
Des déchets, dont l’absence de gestion se répercute négativement sur l’environnement. C’est le cas à Tizi-Ouzou, où les décharges sauvages non contrôlées pullulent et entachent l’environnement. Actuellement, la direction locale de l’Environnement parle de 1 000 points noir recensés aux quatre coins de la wilaya. Dire que la wilaya de Tizi-Ouzou est sale, n’est pas exagéré. Il suffit de faire le tour des villes et villages et même de sillonner les routes, pour s’apercevoir de l’ampleur des dégâts. Les déchets sont partout et les décharges sauvages non contrôlées poussent comme des champignons. Malgré les efforts des pouvoirs publics qui, depuis quelques années, tentent de lutter contre la prolifération des ordures, cela n’aboutit qu’à peu de résultats sur le terrain. Car à Tizi-Ouzou, il existe encore pas moins de mille points noirs recensés à travers les localités et où les ordures ménagères et autres s’accumulent en formant des montagnes de saletés. C’est ce que nous apprenons de la direction de l’Environnement en tous cas. Par rapport, aux dernières estimations, qui font part de l’existence de 1 500 décharges, le plan mis en place par les autorités de wilaya et la direction citée a quand même donné certains fruits. Notamment, à travers les campagnes de sensibilisation, mais aussi les volontariats initiés un peu partout à travers les chefs-lieux de daïra. Certaines communes ont pris en charge la gestion de leurs déchets avec la création de décharges contrôlées. En tout, trois (03) sont recensés par la direction de l’environnement. D’autres localités, huit (08), selon la même source, ont réhabilité leur décharge, alors que vingt cinq (25) sont prises en charge par les trois CET que compte la wilaya. Dans d’autres, la gestion des déchets est désordonnée et aléatoire. La collecte fait défaut dans la majorité des cas, ou alors elle est mal organisée. Vitrine de la wilaya, la ville des Genêts est loin de donner une belle image de cette dernière. Au contraire, la saleté dans les ruelles et les poubelles qui jonchent les trottoirs, même ceux des grandes artères, sont le lot quotidien des citoyens. Pour le directeur de l’Environnement, parler de protection de l’environnement passe nécessairement par la gestion des déchets. Une gestion qui, malheureusement, est défaillante à Tizi-Ouzou, Pour Ghezli Achour, «c’est l’affaire des communes, avec l’instauration du schéma directeur de gestion intégré des déchets». Un schéma pour toutes les étapes du processus de gestion des déchets. Le directeur explique que « cela commence avec la sensibilisation et une vulgarisation auprès des citoyens, et aussi avec le tri sélectif, une étape importante dans cette opération de gestion». Il est aussi du devoir des municipalités de penser à des dépotoirs adaptés pour chaque village ou quartier, souligne t-il. Ajoutant d’autres obligations et appelant à implication des mairies pour la gestion des déchets, qu’il juge primordiale, notamment « par le fait d’assurer le transport des déchets vers les décharges contrôlées ou les CET ». Et des CET, Tizi-ouzou n’en compte que trois fonctionnels. Ceux de Ouacifs, Draâ El Mizan et Oued Falli, qui ne peuvent répondre, à eux seuls, à la demande. La tentative de réaliser trois (03) autres CET a avorté pour cause d’oppositions des citoyens. Car, comme l’explique le responsable local de l’environnement, «il y a chez les citoyens cette politique de : on veut se débarrasser des déchets, mais pas chez nous, chez l’autre, c’est mieux». Ainsi, les CET de Boubhir, Iloula Oumalou, Souamaâ, Fréha et Mizrana, notamment, ont tous buté sur l’opposition de la population. Les projets ont d’ailleurs été annulés et les contrats avec les entreprises qui avaient entamé les travaux de réalisation résiliés, souligne la même source, ajoutant qu’actuellement, «on attend de les délocaliser ailleurs». Le directeur parle, par ailleurs, de décharges contrôlées prévues à Agouni Gheghrane, Tadmaït et Iferhounène. La première est prévue d’être réceptionnée dans les prochains jours. La wilaya dispose aussi du centre de tri de Oued Falli, qui aura pour mission «d’augmenter le volume et la durée de vie des CET tout en ayant des rentrées financières non négligeables», souligne Achour Ghezli, qui rappelle que «la direction de l’Environnement a pour obligation de les aider techniquement et de les accompagner dans leur mission». Par ailleurs, le manque de civisme est aussi à signifier. Car le citoyen ignore le rôle qui lui sied dans cette affaire de gestion des déchets et de préservation de l’environnement. «Il faut mettre en application la taxe sur les déchets», dira M. Ghezli. Ce dernier profite de l’occasion pour parler du programme initié par sa direction pour marquer la célébration de la Journée mondiale de l’environnement. En effet, et en collaboration avec d’autres secteurs et le mouvement associatif, un programme d’activités est tracé et sera abrité par la Maison de la culture Mouloud Mammeri, où des stands sont prévus, notamment ceux de la direction de l’environnement, la conservation des forêts, la direction des ressources en eaux, la direction de la pêche et des ressources halieutiques, la direction de l’éducation et de la jeunesse et des sports. De même qu’il y aura le Parc national de Djurdjura, l’Institut national des recherches forestières d’Azazga et la Commission nationale du littoral, entre autres. Des conférences sont aussi à l’ordre du jour.
T. Ch.

