Le pavillon mère-enfant de l’EPH opérationnel

Partager

Dans le cadre de la célébration des deux journées, de l’enfant (1er juin) et des sages femmes (5mai), la direction de l’EPH de Boghni, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a procédé, mercredi dernier, à l’ouverture officielle du « pavillon mère-enfant ».

C’est en présence du directeur de la santé publique de la wilaya de Tizi-Ouzou, du chef de daïra de Boghni et de nombreux invités, en plus du personnel de l’EPH, que la mise en service du bloc de gynéco obstétrique a été effectuée par Dr Gaceb, le DSP. Dans son intervention, ce dernier n’a pas raté l’occasion de remercier tous ceux et celles qui ont contribué à la concrétisation de ce projet ô combien important pour la daïra de Boghni mais aussi pour toute la région sud de la wilaya de Tizi-Ouzou et même pour une partie de la wilaya de Bouira. « J’ai tenu à me déplacer personnellement à Boghni pour inaugurer cette importante réalisation, qui mettra fin aux souffrances de nombreuses parturientes qui n’auront plus, désormais, besoin d’être évacuées vers la clinique Sbihi de Tizi-Ouzou. Ce nouveau service mère enfant a une capacité de 35 lits et est doté d’un matériel ultra moderne qui nous a coûté plus de 4 milliards de centimes. Nous comptons faire de l’hôpital de Boghni un 2ème pôle sanitaire après celui du CHU de Tizi-Ouzou. Nous allons progressivement améliorer l’état des lieux au niveau de cette région, qui accuse un certain retard dans le domaine de la santé publique. La population a droit à des soins efficients et nous ferons en sorte d’atteindre cet objectif. Les moyens sont disponibles et il n’y a plus de raisons pour ne pas y parvenir. J’appelle tous les concernés à se mobiliser et à travailler rigoureusement en vue d’assurer des prestations à la hauteur des espérances de la population ».  Pour sa part, le chef de daïra de Boghni se montrera très satisfait de l’aboutissement de ce projet. « Ce nouveau bloc est un autre acquis pour notre daïra. Nous saluons l’encadrement et le personnel du l’EPH pour leur mobilisation et leur dévouement dans l’accomplissement de leur noble mission », dira-t-il. La directrice de l’hôpital, Mme Mehni, ajoutera, dans le même ordre d’idée : « Nous avons travaillé dans des conditions difficiles et avons souffert pour concrétiser ce projet. Aujourd’hui, je suis vraiment satisfaite, en attendant d’autres réalisations qui feront de notre hôpital un véritable pôle sanitaire. Nous remercions le DSP et les autorités locales de Boghni pour leur précieux accompagnement». Après une sympathique collation, l’ensemble des présents ont été conviés à assister à une communication sur le rôle de la sage femme. A l’aide d’un data show, la conférencière s’est admirablement attelée à expliquer les étapes de l’accouchement et le rôle de la sage femme: « Dieu donne la vie, et la sage femme est la première à l’accueillir entre ses mains », conclura-t-elle avec beaucoup d’émotion.

L’hôpital de Boghni, sans pavillon des urgences

S’il est clair que les responsables du secteur de la santé publique font des efforts en vue d’améliorer les prestations des services au niveau des infrastructures sanitaires, mais il n’en demeure pas moins que la couverture sanitaire dans la daïra de Boghni, qui compte 4 communes pour plus de 70 000 habitants, a besoin d’un réel coup de pouce afin de récupérer le retard enregistré. Pour commencer, il faut signaler que le nouveau service « mère enfant », inauguré à l’occasion, même s’il est équipé d’un matériel moderne, ne fonctionnera qu’avec une seule gynécologue, qui vient d’ailleurs d’être installée par le DSP. Pour des soins efficients et une prise en charge sanitaire efficace, les spécialistes en la matière pensent qu’il faut au moins 3 gynécologues pour faire fonctionner ce bloc. « J’essayerai de trouver une autre spécialiste rapidement », déclarera le DSP. Signalons aussi que 2 pédiatres et 4 réanimateurs sont disponibles, en plus du personnel de l’ancien bloc. Sur un autre volet, l’hôpital de Boghni ne dispose pas de pavillon des urgences. C’est l’EPSP (Polyclinique) qui en a la charge. Il convient de signaler que l’encadrement de l’EPH de Boghni a déjà sollicité les responsables compétents en vue de leur accorder un projet de réalisation d’un pavillon des urgences. L’assiette de terrain étant disponible et le choix de terrain étant effectué la balle est donc dans le camp des responsables qui sont appelés à inscrire ce projet pour en faire vraiment de l’EPH de Boghni, un pôle sanitaire. Concernant le scanner de l’hôpital de Boghni, un matériel acquis à coup de millions de dinars, il ne fonctionne toujours pas, et ce, pour manque de radiologue, alors que les patients se font toujours déplumer chez le privé. Toujours en ce qui concerne cette même infrastructure, dont la construction remonte aux années 1950, il faut rapidement prévoir des travaux de réhabilitation et d’extension, car les services « Femmes » et « Hommes » sont en souffrance.

La polyclinique de Boghni, un constat peu reluisant

Après une pause déjeuner, le DSP a choisi de visiter l’EPSP. Dès l’entrée de la polyclinique, l’on remarque déjà que le parc et la cour ne sont ni bitumés ni bétonnés. A l’intérieur, rien n’indique que l’on soit dans les années 2014. L’infrastructure est dans un état de vétusté. La poussière est présente partout, les odeurs ne sont pas hospitalières du tout. Les poubelles et les sachets de tri font défaut, les tables ne sont pas recouvertes de draps. Les malades ne sont pas convenablement traités. La boiserie, la peinture sont à refaire. Certains équipements usés sont à remplacer. La radiologie est en panne, depuis de nombreuses semaines, son personnel est affecté à l’hôpital et les patients sont sommés de s’y rendre pour une simple radiologie. Le directeur de la santé n’a pas manqué de manifester son désaveu envers les responsables de la polyclinique : « Il faut vite se remettre au travail, chacun doit assumer ses responsabilités. Cette situation n’a aucune raison de persister. On se croirait dans les années 1970. Le budget de l’EPSP a été pourtant soutenu par 1 milliards de centimes de plus. Il faut dépenser cette somme pour remédier aux carences. Faites-nous parvenir vos besoins en médicaments, en matériel et même en personnel. Nous ferons le maximum pour les prendre en charge », n’a-t-il pas cessé de répéter tout au long de sa visite. Le directeur de la polyclinique répondra que pour le remplacement de la boiserie et la réfection de la peinture, la consultation est lancée. Concernant l’hygiène, qui laisse vraiment à désirer, ce que le DSP a eu à mesurer en faisant simplement passer sa main sur le cadre d’une porte, le médecin chef soulève le manque de femmes de ménage. Il nous a été fait mention que la polyclinique croule sous les dettes. Du coup, les responsables sont confrontés à de multiples contraintes. Réalisation de nouveaux travaux, achats de nouveaux équipements ou payement des dettes, une équation difficile à résoudre. Au bloc administratif, au service de prévention et sanitaire, le constat n’est pas satisfaisant. L’exiguïté et l’usure sont toujours des facteurs qui empêchent les praticiens de fournir des prestations à la hauteur. Pendant ce temps, les employés du pré emploi n’ont pas manqué de soulever leur problème au DSP. L’une lui dira : « Nous n’avons pas été payés depuis le mois de janvier. Allons-nous enfin percevoir notre dû ? ». Le directeur de l’EPSP a répondu que leur dossier sont au niveau du CF. Une autre réunion a été improvisée avec le personnel en présence du partenaire social (SNAPAP) qui a soulevé des points relatifs à la gestion de leur carrière et aux promotions. Le projet du SAMU de Boghni, remontant aux années 2007, a aussi été soulevé par un médecin. Il semble que le DSP n’a pas eu vent de ce projet. Des échanges verbaux et des discussions ont eu lieu dans la sérénité. Dans tout les cas de figure, la visite du DSP a été saluée par les employés et les responsables, qui sentent que le soutien du responsable n°1 du secteur de la santé au niveau de la wilaya est une réalité. Il convient quand même de rappeler que cette polyclinique est en souffrance et qu’il urge de la réhabiliter et de la doter en moyens, humain et matériel, ou même de prévoir une autre polyclinique moderne pour sortir des années 1970 et revenir à 2014. Il est également à signaler que les communes de Mechtras, d’Assi Youcef, relevant de la daïra de Boghni, ne disposent pas encore de polycliniques. Les quelques rares unités de soins, éparpillées à travers les villages, ne fournissent que des soins rudimentaires. C’est dire que les responsables de la santé publique ont beaucoup de pain sur la planche, en vue de concrétiser les objectifs qui leur ont été donnés, à savoir l’amélioration des soins de proximité la gratuite et l’efficience des soins.

Hocine T.

Partager