Quelles mesures à prendre ?

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Chaque été, des hectares d’arbres fruitiers sont calcinés par les feux, dans la région de Seddouk.

Les causes de ces incendies de forêt qui ne se déclarent généralement que durant les grandes chaleurs, ne sont pas seulement l’œuvre des pyromanes qui mettent le feu pour satisfaire le plaisir personnel mais aussi des imprudents qui incinèrent des broussailles dans leurs champs sans se soucier qu’une simple étincelle peut provoquer un vaste incendie, ou encore des chauffeurs qui jettent les mégots à travers les vitres de leur voiture sur des accotements non débroussaillés. Parfois, le feu se répand à la vitesse de la lumière que ni les pompiers, ni la mobilisation citoyenne ne pourrait arrêter. Il faut dire que les parcelles de terre laissées en abandon favorisent la propagation du feu. Paradoxalement, les parcelles bien nettoyées servent beaucoup à arrêter cette propagation du feu. Nos vergers sont constitués depuis de longues années en les plantant, les taillant et labourant chaque année dans l’espoir d’avoir des récoltes. Certains datent du temps de nos ancêtres et tiennent encore le coup. Pour leur éviter un gâchis de les voir partir en fumée en une fraction de secondes, d’abord il appartient aux autorités locales de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour sensibiliser les gens en organisant des rencontres d’explication avec les citoyens et en érigeant des pancartes sur les accotements des routes, appelant les gens à plus de prudence tout en instruisant les services des ponts et chaussées à bien débroussailler les accointements et les fossés. Des pancartes invitant aussi les chauffeurs à s’abstenir de jeter les mégots à travers les vitres du véhicule. Un fait mérite d’être signalé et qui concerne les rotations des camions d’enlèvements des ordures ménagères qui sont réduites de trois fois à une fois par semaines. Cela favorise des amas d’ordures qui se forment dans les villages. Quand un amas commence à produire des nuisances aux riverains en dégageant des odeurs nauséabondes et en favorisant la propagation des mouches et moustiques qui se répandent à l’intérieur des foyers, parfois on décide d’incinérer l’amas d’ordures sans se soucier des conséquences. L’exemple nous a été donné au village Seddouk Ouadda où les gens se souviennent encore de cette date fatidique du 28 juin 2012, quand une personne voulant incinérer un amas d’ordures et n’a pas pu maîtriser les flammes qui se sont répandues rapidement sur les champs, ravageant en une demi-journée des centaines d’hectares d’oliviers. L’insuffisance de pistes agricoles n’a pas facilité le passage des camions de la protection civile aussi. Aujourd’hui, le camion de la voierie communale passe une fois par semaine pour enlever les ordures dans ce village, et ce, à cause d’une panne d’un camion de la commune, nous dit-on. Ces amas qui se répandent partout dans ce village font craindre aux habitants le spectre de cet incendie d’autrefois qui est resté gravé dans les mémoires. Ne dit-on pas qu’un responsable averti en vaut deux. Alors, personne ne pourra trouver une excuse sur une faute commise si un désastre ait lieu. Heureusement que la wilaya de Béjaïa a bénéficié dans le cadre du programme quinquennal 2010/2014, d’un quota conséquent pour la multiplication des effectifs d’oliviers dans la wilaya en mettant en valeur des parcelles incultes ou nues. 30% de ce quota de plants d’oliviers attribué en remplacement des vergers calcinés par le feu est revenu pour les cinq communes des daïras de Seddouk et de Béni Maouche, où chaque fellah a reçu le nombre de plants demandés. Les incendies de forêts constituent une menace sérieuse sur les arbres productifs et sauvages. La lutte par des moyens préventifs contre ces incendies est une affaire qui concerne les citoyens et les autorités locales qui doivent conjuguer leurs efforts.

Le désherbage par le feu, un procédé à bannir

Des dizaines d’hectares du couvert végétal partent, chaque année, en fumée dans la commune de Tazmalt, à cause des incendies provoqués volontairement ou pas. Ce problème se corse davantage durant la saison estivale, où, la chaleur aidant, les départs de feux sont signalés un peu partout dans les différentes localités de cette municipalité qui possède un tissu végétal luxuriant, où prédominent les arbres fruitiers notamment l’olivier, qui tapisse la majorité des terres agricoles. Et c’est durant la saison estivale que des dizaines, voire des centaines d’oliviers se retrouvent réduits en cendres, car cernés de toutes parts par les feux ravageurs. Ce qui fait que cette filière, qu’est l’oléiculture, prend à chaque fois un sérieux coup, avec l’amenuisement des oliveraies, déjà en proie à l’avancée du béton. Et dans l’optique de lutter contre les incendies en sensibilisant la population, l’APC de Tazmalt a rendu public un communiqué placardé un peu partout dans la ville, dans lequel les autorités communales exhortent les habitants « à éviter d’allumer le feu dans les forêts  et aux abords des routes. » A ce propos, l’APC rappelle qu’un arrêté portant N°529/14 du 09/03/2014, relatif à l’installation de la commission de daïra de lutte contre les incendies, stipule qu’ « il est formellement interdit de procéder à l’incinération des herbes sèches et des déchets dans les champs et aux abords des routes et cela durant la période allant de juin jusqu’à octobre. » Cette mise en garde vient suite à la déclaration des incendies qui ont ravagé d’énormes surfaces par le passé. En cause, en plus des mains pyromanes, il y a cette façon malsaine de procéder au désherbage des terres agricoles en allumant le feu. Cette manière de débarrasser les champs des herbes sèches est décriée, parce qu’elle est dangereuse, en ce sens que dans la plupart des cas, les feux se propagent à la vitesse de l’éclaire et deviennent impossible à circonscrire. D’autres citoyens procèdent, également, à l’incinération des ordures ménagères, ce qui ne manque pas de provoquer des incendies dans la majorité des cas !

L. Beddar /Syphax Y

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