Ces retards qui n’en finissent pas

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Les chantiers de la future résidence universitaire de 2 000 lits piétinent toujours ! Leur réception, prévue pour le mois d'octobre prochain, risque fort d'être compromise. Hier, lors de sa visite au site, le chef de l'exécutif de Bouira, M. Nacer Maaskri, a déploré, encore une fois, les retards enregistrés.

«Depuis ma dernière visite, rien ou presque n’a avancé! Autant dire que vos chantiers sont à l’arrêt», lancera le wali à l’entreprise réalisatrice. Cette dernière, via son représentant, tentera de se justifier, mais en vain. « Nous comptons couler les dalles dans les prochains jours. Nous avons eu certaines contraintes techniques. Cependant, d’ici la fin de ce mois en cours, nous prévoyons d’en finir», a-t-il expliqué. Toutefois, le wali de Bouira s’est dit «ne pas être dupe». «Écoutez, je ne suis pas né de la dernière pluie! D’ailleurs, devant tous je vous pari tout ce que vous voulez que vous n’allez pas terminer dans les délais! C’est décevant et rageant à la fois!» dira-t-il d’un ton agacé. Avant d’enchaîner : «Je prends rendez-vous avec vous le 28 juin prochain et on verra si vous accomplirez les miracles que vous promettez. Vous espérez me faire avaler que vous allez rattraper un retard de deux mois en l’espace de dix jours ?!» Un peu plus loin et plus précisément au niveau de la résidence des 1 000 lits, le même constat a été fait. En effet, des projets qui devaient être en voie d’achèvement, sont encore au stade de chantier. Pis encore, des malfaçons et autres «bricolages» ont été relevés par le wali. Visiblement agacé par tant de nonchalance, Maaskri ordonnera aux entreprises de redoubler d’efforts. «A ce rythme, ce projet ne sera jamais prêt dans les délais. Débrouillez-vous, travaillez nuit et jour, doublez ou triplez vos effectifs, cela m’importe peu ! Ce qui m’intéresse, c’est que dès la rentrée prochaine, cette résidence soit réceptionnée», a-t-il mis en garde. A titre indicatif, le projet de la résidence des 2 000 lits a été inscrit au mois de septembre 2011 et les travaux ont démarré six mois plus tard, soit au mois de mars 2012. Le tout pour une durée de réalisation ne devant pas excéder les 19 mois.

326 millions DA engloutis… et toujours rien !

Dans la foulée, le cortège officiel se dirigera vers le projet de l’extension du bloc opératoire des urgences de l’EPH Mohamed Boudiaf de Bouira. Et là, ce n’est pas un retard qui a été enregistré, mais plutôt un arrêt pur et simple des travaux. La cause, une mésentente entre le BET et l’entreprise réalisatrice. Celle-là même qui prend en charge le chantier de la résidence universitaire. Ce litige concerne les équipements de ce bloc, notamment des armoires de climatisation destinées aux blocs opératoires. Maaskri, qui était déjà exaspéré par les retards du pôle universitaire, n’a pas hésité à s’en prendre à l’entreprise réalisatrice. «Votre entreprise (ERGOSOT, ndlr), est en train de se disperser et ne peut assurer les chantiers dont elle a la charge», fera-t-il remarquer au représentant de ladite entreprise qui ne savait plus quoi répondre. Concernant l’extension du bloc opératoire, ce projet d’une autorisation de programme (AP) initiale de 170 millions de dinars, à laquelle une réévaluation de 156 millions de DA a été injectée, est toujours à la traîne. Pour rappel, il devait être réceptionné à la fin de l’année dernière au même titre que le nouveau pavillon des urgences. Cependant, les piétinements, retards puis arrêts successifs, ont obligé les responsables à repousser la date de livraison. Hier, le wali s’est montré plus qu’intransigeant sur la date de réception. «Je vous donne jusqu’au 15 juillet prochain. Au-delà, tout retard sera sévèrement sanctionné». Cet «ultimatum» fera tiquer les responsables du projet. «Le 15 juillet, c’est votre dernier délai. Le 16 au matin, vous me serez comptable !» s’est-il emporté.

Ramdane B.

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