L’évolution du français en Algérie

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Le système algérien est ainsi : dans les années 1960 c’était l’entrée par les « contenus ». L’enseignement se faisait par des thèmes de travail (en fonction des centres d’intérêt). Et « pour faire français, dit un inspecteur, on rajoutait une liste de points de langue à étudier sans aucune relation avec le thème du dossier ». Dans les années 1970, ce fut l’entrée par les « objectifs ». C’est-à-dire notamment l’application de la taxinomie de Bloum qui a amené cette pédagogie par objectifs. On s’est rendu ensuite compte que l’approche par les objectifs avait ses limites. Dès que l’élève sortait de l’espace classe, il se retrouvait dans la grande difficulté, si ce n’est l’impossibilité de s’exprimer dans cette langue de communiquer en « situation réelle de communication ». Les sociétés devenant plus exigeantes, les besoins de l’enfant augmentaient. A partir de là eut lieu la réforme scolaire (98/99).L’actuelle. Celle qui prône l’approche par les « compétences ». C’est tout simplement la « continuité » dans « l’intégration » des approches par les contenus et les objectifs, introduits et dépassés. Il s’agit, puisque l’objectif final au CEM est de développer chez l’apprenant des comportements, c’est-à-dire des capacités et des compétences, il s’agit donc d’installer des compétences. La compétence prise à installer le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. C’est en résumé l’intégration des trois savoirs. Et la compétence s’inscrit dans le cadre du projet. La compétence terminale est le projet, le projet se réalise à travers des séquences qui ont à leur tour des compétences (compétences intermédiaires). Par l’approche par compétences, on ne donne pas à l’enfant, on « lui donne à faire ». Le Boterf, définit la compétence comme étant un ensemble des ressources (connaissances, savoirs et aptitudes, raisonnements etc.) dans un contexte donné pour faire face aux différents problèmes rencontrés pour réaliser une tâche. Pour Rogiers, c’est la possibilité de mobiliser un ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une famille de situations-problèmes. « Le projet constitue le cadre à l’intérieur duquel on définira des activités intégratives, fondées sur des démarches de résolution de problèmes, à partir de situations problèmes faisant émerger un conflit cognitif ou sociocognitif que l’élève tentera de surmonter en mobilisant des ressources (connaissances, stratégies…) » lit-on dans un document du ministère de tutelle.La réforme scolaire, c’est l’enseignement par des projets. « Le français en projets » aussi bien en 1re année qu’en 2e année moyenne, vise à installer par les programmes, la compétence d’oral (compréhension et expression orale), la compétence écrite (compréhension et expression écrite), la compétence de lecture (les trois faisant la compétence discursive) et la compétence linguistique (activité de langue).En 1re année moyenne, c’est « la narration » au service de la description, de l’argumentation, de l’explication. En 2e année moyenne, c’est « la description » aux visées narrative, explicative, argumentative. La 3e année, c’est l’augmentation avec les autres types de discours. La réforme scolaire a aussi amené l’introduction ou l’enseignement du français en 2e année primaire. Les programmes sont intéressants, nous apprennent les représentants de la langue française, mais nécessitent une bonne compréhension et imprégnation avant d’être prodigués aux scolarisés. D’où la nécessité d’une bonne formation des enseignants et des inspecteurs. Dans quelques années, nous verrons si ces programmes sont réellement performants, nous dit un professeur.

T. Y.

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