Le deuxième jour du Salon international de l’agroalimentaire (SIAGRO 2014), qui se tient au niveau de la salle de l’OPOW de Bouira, a été consacré au développement stratégique et à l’échange des expériences.
Durant cette journée d’hier, une conférence débat a été animée par M. Moussouni Akli, expert agronome et commissaire du Salon. Au cours de son intervention, le conférencier a essentiellement traité des possibilités et des stratégies nécessaires pour la revalorisation du potentiel agro économique dont dispose l’Algérie, plus particulièrement, la wilaya de Bouira. L’expert a commencé par dresser un tableau général sur les potentialités agricoles et économiques dont dispose la wilaya de Bouira et a évalué également les possibilités d’investissement agro-alimentaire à l’échelle de la wilaya. Selon lui, la wilaya dispose d’un potentiel agricole et économique non-négligeable qui pourrait être autrement exploité notamment dans la branche de l’agro-alimentaire et des transformations alimentaires : «De par sa stratégique, sa situation géographique et les potentialités humaines et matérielles dont elle dispose, Bouira accommode une importante production agricole. De Lakhdaria à M’Chdellah en passant par Aïn-Bessem et Tamalaht, la production agricole de la wilaya est très diversifiée en plus d’une qualité de renommée nationale et régionale. La pomme de terre d’Aïn-Bessem, par exemple, est actuellement exportée jusqu’en Europe. Le sel de Tamalaht et l’huile d’Ath-Leqsar, sont également exportés en Tunisie. Un très bon progrès, qui est dû,; principalement, à l’abondance du produit et à la disponibilité des moyens et des infrastructures routières », a estimé l’orateur. Selon lui, cette richesse pourrait être davantage exploitée, et ce, via l’introduction de la filière agro-alimentaire et le renforcement des unités agricoles déjà existantes : «Aujourd’hui, et malgré l’amélioration en quantité et qualité de sa production agricole, la wilaya de Bouira et à l’image des autres wilayas du pays, peine toujours à s’inscrire dans les nouvelles stratégies de production et de transformation agricole. L’exemple le plus édifiant reste celui des produits dérivés du l’huile d’olive, que les agriculteurs et les oléiculteurs de la région n’arrivent toujours pas à exploiter. Ils sont toujours obligés de les décharger en pleine nature avec l’arrivée de chaque saison agricole, alors que d’autres pays de la méditerranée, comme l’Espagne ou la France, produisent un tas de produis à partir de ces substances. Plein d’autres exemples sont encore à citer». M. Moussouni estime au même titre que l’autosuffisance alimentaire de l’Algérie passera essentiellement par le développement de la filière agricole et agro-alimentaire. «Aujourd’hui, l’Algérie doit prendre en main ces deux filières, et les accompagner dans leur développement. Cette opération de grande importance pour l’économie nationale passera nécessairement par un ensemble de mesures et de nouvelles facilitations économiques pour les entreprises nationales et étrangères, qui pourront, à titre égale, nous transmettre leurs expériences et leurs savoir-faire dans ces domaines ». Intervenant dans le même ordre d’idée, le même expert, estime que «L’Algérie doit nécessairement revoir la règle de 51/49 et ce afin de booster l’investissement étranger ainsi que les échanges d’expérience dans cette filière. L’assouplissement des mesures décriées pour le partenariat économique, l’encouragement de la créativité et la libération de l’initiative, la décentralisation ainsi que la déconcentration des décisions politique-économiques notamment, sont aussi plus que nécessaires pour réussir ce pari». Des mesures sans lesquelles «l’Algérie ne réussira jamais à se développer et à sortir du ghetto de la dépendance alimentaire et économique», conclut l’orateur.
O.K.