L’Algérie sur le point de réussir son pari

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Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a annoncé hier, lors d’une rencontre avec la presse nationale, que toutes les conditions sont réunies pour la réussite de ce rendez-vous. Mais en plus de l’aspect technique, le chef de la diplomatie a mis l’accent sur le défi que l’Algérie a relevé en réussissant à faire passer l’essentiel des réformes proposées. Mieux, ces propositions ont fait l’unanimité parmi les délégations présentes à Alger, même si Belkhadem a concédé que certains dossiers nécessitent encore plus de maturation. Ils seront de ce fait laissés aux prochains sommets. Parmi les réformes retenues, l’adoption du principe électoral comme mode de prise de décision à la place du consensus qui faisait que si un des 22 pays opposait son refus sur une quelconque décision, cette dernière est considérée nulle et non avenue.Par ailleurs, les chefs d’Etat vont créer un comité de suivi. Cet organisme, proposé par l’Algérie, sera chargé de suivre sur le terrain les résolutions de chaque sommet. Il sera composé de six ministres des Affaires étrangères émanant de deux troïkas : celle des chefs de la diplomatie et celle du comité des chefs d’Etat (issus de la précédente, l’actuelle et la prochaine présidence). L’autre nouveauté réside dans la création du conseil économique et social arabe qui comprendra en plus des représentants des gouvernements, des acteurs de  » la société civile « .Il faut cependant relever que c’est pour la première fois depuis la création de la Ligue, il y a de cela 60 ans, que des changements seront opérés sur sa charte adoptée au Caire le 22 mars 1945. C’est dire que le sommet d’Alger constitue une révolution dans ce sens. L’autre aspect de la rencontre d’Alger des chefs d’Etat des pays de la Ligue arabe, est en termes de présence à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Organisation. Côté pays arabes, presque tous les Présidents, chefs du gouvernement et souverains prendront part à ce rendez-vous, à l’exception des rois du Koweït, d’Arabie Saoudite qui seront absents pour des raisons de santé et à la dernière minute du président libanais, Emile Lehoud, qui a annoncé sa défection à cause de l’instabilité qui règne actuellement dans son pays, où une bombe a explosé hier faisant au moins une dizaine de blessés. Pour les invités, le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu’en plus de Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, des pays comme la France, l’Italie et le Brésil seront représentés par les ministres des Affaires étrangères aux côtés du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui sera accompagné de son ministre des affaires extérieures, M. Moratinos. L’Allemagne et le Japon seront, par contre, représentés par des délégations de hauts fonctionnaires. Cependant, les Etats-Unis ne feront pas partie du sommet d’Alger parce qu’ils  » n’ont pas émis le vœu d’y participer « .Concernant les points à débattre lors de ce sommet, Abdelaziz Belkhadem a précisé que le problème libano-syrien ne sera débattu que  » si les deux parties émettent le souhait « . Pour ce qui est du problème palestinien, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que l’offre de paix annoncée lors du sommet de Beyrouth est toujours en vigueur. Cependant, et contrairement à toute attente, il n’y aura pas de sommet de l’Union du Maghreb arabe, dont les leaders se limiteront à des concertations pour  » un éventuel sommet de l’UMA qui se tiendra probablement en Libye « . Quant à Abdelaziz Bouteflika, il rencontrera Mohammed VI en marge de ce sommet pour discuter des relations bilatérales. De toute manière, à trois jours de la réunion, toutes les conditions semblent réunies pour la réussite d’un sommet qui a toutes les chances d’être légèrement différent de ses précédents.

Ali Boukhlef

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