La seconde journée du Mondial a été marquée par l’entrée en lice complètement catastrophique du champion en titre, l’Espagne, contre la Hollande, vice- champion. à priori, les paris étaient des plus incertains pour ce beau duel au sommet qui se voulait un remake de la dernière finale ! De la revanche était fatalement dans l’air dès le départ même si on était loin d’imaginer un telle déroute au football espagnol qui s’est emparé dans un passé récent, comme dans un jeu de gamins, de la toute récente Ligue des champions. AS, le journal spécialisé titrait d’ailleurs en présentation du match « Silence le champion joue ». C’était irrémédiablement trop minimiser la Hollande qui se présentait, elle aussi, sans rien perdre de ses prétentions. Grosse et grave erreur des espagnols qui en fin de compte vivront une véritable humiliation et une terrible désillusion. C’était connu pour l’Espagne que sa tenue blanche de rechange, qu’elle avait enfilée à l’occasion, ne lui portait quasiment jamais chance, mais pas à ce point « meurtrière ». Particulièrement pour Casillas, traîné à même l’herbe, et les autres seniors de sa génération qui auront, ainsi, donné successivement tant de joie et de peine au peuple espagnol. La Roja détient, désormais, un autre titre : Elle est la seule équipe championne en titre qui perd dans le tournoi par cinq buts. Pour retrouver un tel score chez les espagnols, il faut remonter jusqu’à 1963 quand ils perdaient en match amical contre l’Ecosse par 6 à 2. Pour se consoler et s’assurer un moral le moins atteint possible pour espérer se reprendre dans ce Mondial, les espagnols devront sans doute se limiter à ne revoir que leur première mi-temps. Et encore ! Van Persie était déjà passé par là. Le buteur néerlandais aura certainement mis à Casillas la plus belle réalisation du tournoi : Un but d’une tête plongeante hors normes comme on n’en a jamais vu en football. Spectaculaire ! Robben l’extraordinaire de la soirée a assuré le reste. Le reste c’est cette nuit cruelle et cauchemardesque imposée au champion du monde. La partie aura été finalement une véritable démonstration des hollandais, mais surtout une éclatante victoire pour Van Gaal devant Del Bosque. Sans…Messi et Ronaldo, le foot espagnol a complètement sombré. Est-ce pour autant la fin d’une époque ou juste une abdication au Mondial ? Une chose est sûre, ce ne sera certainement pas facile de se remettre d’un tel naufrage. Désormais pour la Roja au mieux, elle hériterait du Brésil en huitième, au pire elle sortira de la compétition dès ce premier tour. Avec ce revers de 5 à 1, c’est un peu déjà fait.
Djaffar Chilab.