Aït Allaoua renaît de ses cendres

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Le village Aït Alloua, dans la commune d’Iboudrarene, veut sortir de l’anonymat. Pour ce faire, son comité a opté pour l’organisation de la fête des cerises. 

Ce fruit est en effet très abondant dans la localité. C’est du moins ce que nous ont affirmé trois membres du comité du dit village, qui sont venus, hier, à notre bureau. «  Nous vivons grâce à la production de la cerise », nous dira Nourdine Aït Allaoua, le président du comité. Par ailleurs, nous diront nos trois interlocuteurs, la Fête des cerise qu’organise le village depuis 2010 est destinée beaucoup plus à permettre à Aït Allaoua de sortir de son « isolement » pour reprendre l’expression de du même président. «  Ait Allaoua est un village touristique, mais qui demeure méconnu », explique le président du comité affirmant que la manifestation a également été initiée afin de booster l’agriculture de montagne qui est pratiquée dans le village. «  Pour le moment, et après quatre éditions de la fête, notre objectif n’a pas été atteint », déclare un des membres du comité. Il déplorera le fait qu’aucune aide des autorités n’a été apportée à la localité ni même à toute la région. « C’est vrai que les précédentes éditions de la fête furent des réussites, notamment du point de vue organisationnel et du nombre de visiteurs. Mais il n’y eut pas de suivi, à long terme, de la part des autorités, afin d’aider notre village à relever la tête », dira-t-il encore. 

La Fête de la cerise pour sortir de l’anonymat

Situé à plus de 1000 mètres d’altitude, selon toujours nos interlocuteurs, le village Aït Allaoua souffre de plusieurs manques. « C’est surtout l’infrastructure sanitaire qui nous fait défaut », insistent les trois membres du comité du village. Sinon, reconnaissent-ils, l’eau, le gaz sont parvenus au village, au grand bonheur de la population estimée à… 105 habitants, précisent nos interlocuteurs. A vrai dire,  le village a vécu une période très sensible de son histoire, durant la décennie de braise. Il a connu un exode massif à cause de l’insécurité qu’y ont fait régner les hordes terroristes. «  C’était en 1998. Nous étions plus de 400 habitants, presque 500. Mais aucun de nous n’a pu ni voulu rester. Le village a été complètement déserté. Les villageois ont fui l’insécurité », raconte Chafiq Ait Allaoua, l’un des membres du comité du village. «  Moi-même je me suis réfugié dans un village voisin avant de me retrouver dans la wilaya d’El Biadh », dit-il encore. Même son de cloche chez ses deux accompagnateurs. « Nous n’avons retrouvé notre village qu’en 2005 », dira le président du comité. « Bien entendu, ce n’est pas tout le monde qui a fait de même, certains ont préféré s’installer définitivement ailleurs, là où ils ont trouvé leur compte. D’autres, comme moi, sont revenus pour travailler leurs terres », précisera encore Nourdine. Selon ce dernier, la sécurité est revenue dans la région grâce aux forces de sécurité qui veillent au grain. « Nous avons vécu l’enfer, durant les années 1990. Mais tout s’est arrangé aujourd’hui », s’accordent à dira nos trois visiteurs. Ainsi donc, le village Aït Allaoua reprend goût à la vie. Et grâce à son comité il veut sortir de son anonymat. Celui-ci a ainsi pris la louable initiative de lancer la fête des cerises. C’était en 2010. La prochaine édition est prévue du 19 au 21 juin courant, et sera donc la cinquième. « Nous espérons réussir un peu plus cette fois », affirme le président du comité estimant que l’édition de 2011 fut la plus réussie, puisque la fête a enregistré une affluence record de plus de 15 000 visiteurs. « Celles de 2012 et 2013 ont enregistré un recul à cause des intempéries qui ont saccagé la récolte. Nous espérons que cette année, nous ferons le plein, puisque la récolte est bonne », dit le président du comité qui annonce la participation de 32 exposants lors de cette prochaine édition de la fête de  la cerise organisé donc, faut-il le préciser, par le comité du village Aït Allaoua, en collaboration avec l’APC locale et l’association de l’environnement d’Iboudrarene.                

 M.O.B  

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