Un modèle économique à la recherche d'un nouveau souffle

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Par Amar Naït Messaoud

Le symposium sur le développement humain, qui s’est tenu la semaine passée à Alger, dans la perspective de valider les objectifs du Millénaire (2015) et d’aller au-delà de ces derniers, a révélé des facettes de l’économie nationale, telles qu’elles s’appliquent au but suprême qu’est la promotion de l’homme et de la société.  En effet, les ambitions de développement humain fixées par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), hors des bilans chiffrés des réalisations que l’on à l’habitude d’entendre, sont en train d’être approchées par notre pays, et ce, malgré le climat de pessimisme que tente de faire prévaloir une tendance politicarde de l’opposition algérienne. Accès à la santé augmentation de l’espérance de vie, scolarisation des enfants, accès à l’eau potable et au gaz naturel, rehaussement du niveau de vie…etc., sont les quelques critères qui montrent l’avancée faite par le pays en l’espace d’une dizaine d’années. Que des insuffisances soient enregistrées et des disparités constatées ne remettent pas en cause la dynamique de développement humain. Le message de l’opposition politique aurait pu être plus crédible, s’il s’arrêtait sur les incohérences des programmes de développement, la centralisation excessive du pouvoir de décision, le déficit de management affectant les structures administratives et techniques ainsi que d’autres travers que ne manque pas de coltiner l’économie nationale. Les experts, qui se sont exprimés lors du symposium sur le développement humain, nonobstant les avancées de notre pays dans ce domaine, ont tenu à désigner les points faibles d’un tel processus. Un développement harmonieux, équilibré et inscrit dans la durée, ne peut se réaliser sans tenir compte de la donne environnementale. C’est pourquoi, il est appelé développement humain durable. Ensuite, les ressorts économiques qui lui servent de substrat ne peuvent être réduits à une prospérité de circonstance, comme celle qui se dessine en Algérie, alimentée quasi exclusivement par les recettes pétrolières. Un renversement de situation sur le marché mondial des hydrocarbures risquerait de mettre en cause les progrès enregistrés dans le développement humain. C’est ce qui amène experts et gestionnaires de l’économie nationale et autorités politiques à faire du thème de la diversification économique le « plat » servi dans les forums et débats. Et ce n’est que justice. Aussi solides que soient les chiffres actuels de l’économie nationale, ils ne sauraient résister longtemps à la pratique de la mono-exportation. La fiche-pays, arborée par les chancelleries étrangères sur l’Algérie, bilan de l’année 2013, fait valoir une facture d’importation de 55 milliards de dollars, dont 10 milliards réservés à l’alimentation; un montant des exportations proche de 65 milliards de dollars, dont 96,7 % en hydrocarbures; un excédent de la balance commerciale d’un montant de 11 milliards de $, et qui aura tendance à baisser au cours des prochains exercices, les réserves de change de quelque 193 milliards de $; un taux de chômage à 9,8 % %, mais qui, appliqué à la population ciblée, révèle un chômage quasi endémique chez de larges franges de la jeunesse, particulièrement celles portant des diplômes universitaires.  Le plan d’action du gouvernement de Abdelmalek Sellal, tel qu’il est présenté devant l’APN et le Sénat, prévoit un taux de croissance de 7 % à la fin du nouveau plan quinquennal, c’est-à-dire en 2019, comme il prévoit aussi la fin de la crise du logement. Ces objectifs, comme les ont analysés les experts, sont tributaires d’une « révolution » dans la typologie actuelle de l’économie nationale, de façon à faire appel à toutes les potentialités du pays en matière d’attractivité d’investissements (agriculture, tourisme, industrie, agroalimentaire, nouvelles technologies de l’information et de la communication) et d’investir dans la capital connaissance. La formation demeure l’élément clef de toute la stratégie économique entrevue pour la fin du quinquennat. Elle est à la base de la résurgence du tissu industriel, de la réhabilitation de l’entreprise de réalisation, de la relance des bureaux d’études nationaux et de la maîtrise de la surveillance et du contrôle des projets par les agents et les cadres de l’administration. C’est à ce prix que les avancées faites dans le développement humain pourront être consolidées et pérennisées. Le professeur Abdelhak Amiri, P-dg de l’Insim et expert en management, avertit que la prochaine décennie sera celle de « la dernière chance ». Son dernier livre est ainsi intitulé. « La puissance d’une économie réside non pas dans le nombre de ses infrastructures, mais dans la qualité de son système éducatif, la recherche scientifique et l’entrepreneuriat-ship », soutient-t-il

A. N. M.

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