Pas moins de 250 travailleurs de l’entreprise immobilière (ex-BATIGEC), filiale du géant algérien CONDOR, qui réalise les deux chantiers du théâtre de verdure et des 153 logements sociaux du centre-ville de Bouira, sont en grève illimitée, depuis hier.
Les travailleurs grévistes disent y avoir été contraints, afin d’obliger les responsables de l’entreprise à leur verser leur salaire du mois de mai. Ils réclament également l’amélioration de leurs conditions de travail ainsi qu’une réévaluation de leur grille de salaires. Ils revendiquent aussi certaines primes, qu’ils disent n’avoir jamais perçues, telles celles relative à la salissure, au rendement, aux risques et aux heures supplémentaires. « Depuis le début du chantier, nous n’avons jamais reçu de primes d’encouragement. C’est pourtant notre droit le plus légitime », nous confiera l’un des travailleurs du chantier du futur théâtre de verdure de Bouira, avant d’ajouter : « Le mois de Ramadhan arrive, et nous n’avons toujours pas eu notre paye du mois de mai ! Aujourd’hui, nous sommes déterminés à poursuivre notre débrayage jusqu’à la satisfaction de nos revendications ! ». La section syndicale de l’entreprise n’a pas non plus été épargnée par les critiques des travailleurs. Ils nous diront d’ailleurs leur volonté de la dissoudre en raison, disent-ils « de l’immobilisme de ses membres face aux problèmes multiples auxquels les ouvriers sont confrontés. Les membres de la section syndicale se contentent de venir au chantier une fois par an. Ils ne sont même pas au courant des problèmes que nous rencontrons sur place. Pire encore, ils n’ont jamais réagi aux nombreuses requêtes que nous leur avons envoyées ! », dénonce un autre ouvrier gréviste. Pour leur part, les responsables de l’entreprise affirment que ce problème sera réglé incessamment. En attendant la fin de ce nouvel épisode de grève, le chantier du théâtre de verdure et celui des 153 logements sociaux demeurent paralysés et accumuleront les retards. A rappeler en effet que ce n’est pas la première fois que l’entreprise est secouée par un mouvement de grève. Des mouvements de protestation, à répétition, ont déjà causé un important retard dans l’avancement des travaux des deux chantiers en question, particulièrement celui du théâtre de verdure. Des problèmes ont commencé à poindre juste après le rachat de l’entreprise par le géant algérien CONDOR. Lors d’une visite d’inspection au chantier du théâtre de verdure, le 26 mai dernier, le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, avait qualifié le déroulement des travaux de « honteux ». Il avait intimé aux responsables de l’entreprise d’accélérer la cadence des travaux, sans quoi, ils allaient être soumis à des sanctions financières.
O. K.