Ce qu’a dit le FFS à Ouyahia

Partager

Le Front des Forces Socialistes dont le premier secrétaire national, Ahmed Batatache,  a été reçu, hier, par le chef du cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, a rendu publique une déclaration à travers laquelle il explique son choix de prendre part à ces consultations et  étale ce qu’il a mis sur la table des discussions. 

Dans la dite- déclaration, rendue publique hier, le FFS a justifié ainsi sa participation par « la volonté de dialogue (…) » qui « n’est pas circonstancielle », mais  « elle fait partie des valeurs fondatrices du parti ». Ensuite, le plus vieux parti de l’opposition, faisant de son idée de consensus national un sacerdoce, émet, à travers son document, le 3e objectif animé par « le devoir patriotique de témoigner et d’alerter le pouvoir sur le danger qu’encourt le pays pour  son unité son intégrité territoriale, sa sécurité ses ressources et l’avenir des futures générations, si des changements urgents ne sont pas apportés ».  Le FFS dit, aussi, avoir été boosté par une autre raison, celle inhérente à « la fidélité au juste combat historique de notre président, Hocine Aït Ahmed, de construire une Algérie libre et démocratique, en restituant au peuple algérien son droit à l’autodétermination, celui de choisir démocratiquement ses institutions ainsi que les femmes et les hommes appelés à le représenter ». Partant avec l’idée de transmettre les doléances et les convictions politiques du parti, le FFS dit tenir à son option d’organiser une Conférence du consensus national, qui ne devrait exclure personne, y compris le système qu’il rassure, selon les propos rapportés dans sa déclaration. « Ce consensus national a pu être réalisé le 1er novembre et à la Soummam, avec le succès que l’on sait, pour faire triompher la Révolution et arracher l’Indépendance nationale. Notre conviction est que la reconstruction de ce consensus national est possible, aujourd’hui, pour peu que l’on crée un climat de confiance, qu’on laisse tomber les préjugés et qu’on fasse preuve de volonté politique ». Une idée par laquelle le FFS a justifié enfin, sa participation. 

Aucune proposition d’amendement !

Se justifiant de cette rencontre, pour laquelle il a entretenu le suspens avant de trancher sur sa participation, le FFS n’a pas caché à travers sa déclaration, sa crainte d’être assimilé à un faire-valoir du gouvernement, et que cette démarche « ne soit interprétée comme une caution au processus de révision constitutionnelle engagé », car le parti a « exprimé dés le départ, que l’élaboration et l’adoption de la Constitution doivent émaner du peuple et de ses représentants légitimes ». Ainsi, le FFS considère que « toute approche dans ce domaine doit être concertée au préalable avec les acteurs politiques et ceux de la société civile (…) et que la rédaction d’une nouvelle Constitution devrait intervenir, non pas avant, mais au terme de ces consultations ».  La participation du FFS aux consultations menées par Ahmed Ouyahia n’apporte aucune proposition d’amendement, selon le document. « Nous ne sommes pas non plus porteurs de propositions d’amendement, car le parti est persuadé que ce texte ne répond qu’à un souci de gouvernance du régime, à court terme, mais ne règle pas, au fond, la crise multidimensionnelle, à la fois politique, économique, sociale, culturelle voire morale, qui accable le pays ».  Le tête-à-tête avec Ouyahia a donc tourné selon la déclaration, sur des questions liées au sort socioéconomique des Algériens : «  Nous sommes, ici, pour vous faire part, et à travers vous, au président de la République, des doléances, pour ne pas dire de la colère de nombreux citoyens dans le pays, qui n’ont pas accès aux services sociaux de base, les communes n’ayant ni l’autonomie administrative, ni l’autonomie financière pour y pourvoir. Le chômage des jeunes est alarmant ». Le FFS est persuadé dés lors, qu’ « un plan national dans ce domaine s’impose plus que jamais, car il y va de l’avenir du pays ».  Les préoccupations du parti sur, notamment, l’exploitation du gaz de schiste et le phénomène de la corruption, ont été au menu de cette discussion d’hier, a encore fait savoir le parti d’Aït Ahmed, qui souligne son cri d’alarme sur « le phénomène de la corruption ».  La revendication liée à la reconnaissance du statut de victimes aux anciens de 1963, que le FFS n’a pu obtenir à l’APN, a été porté à bras le corps, lors de la rencontre d’hier avec le chef de cabinet de Bouteflika. « La démocratie promise se refuse à reconnaître, officiellement, les martyrs de 1963 qui ont sacrifié leur vie pour cet idéal », regrette le FFS, qui rappelle aussi « les engagements non tenus du pouvoir d’instaurer un Etat de droit, respectueux des libertés, individuelles et collectives, et de démocratiser les institutions. La preuve est que cet Etat de droit n’a pas été en mesure de protéger les biens et la sécurité de nos compatriotes de la région de Ghardaïa », et que « la démocratie promise continue à marginaliser la langue et la culture amazighes » 

             

M.A.T.

Partager