L’Algérie entre le foot des sous et le foot du cœur

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Comme prévu donc, l’Algérie a entamé son Mondial face à la Belgique. Sans réussir l’exploit tant espéré toutefois. Il serait tout aussi juste de préciser sans réussir l’exploit, comme prévu. Car comme sa signification l’indique, il aurait été question d’un exploit. De quelque chose d’extraordinaire pour cette équipe fortement grandie pourtant par les noms qui la composent. Bref, logiquement donc la défaite serait « normale ! » Et pourtant, tout le monde s’accorde à l’affirmer que les Algériens sont vraiment passés juste à côté d’une victoire. De l’exploit en question. Et pourtant tout semblait bien démarrer pour l’équipe. Un stade bien coloré à l’algérienne, l’hymne national repris en chœur comme pas possible, un début de match en trombe… C’est même à croire que ces diables n’étaient, en fait, que de petits chats ! Mieux, Feghouli se verra bien récompensé d’un penalty limpide qu’il transformera, d’ailleurs, avec brio devant l’un des meilleurs gardiens au monde. Et sans élan s’il vous plait. La confiance du joueur a fait l’essentiel. Du positif de ce genre, les Algériens en auront encore. Mais juste pour cette première mi-temps. Ils n’ont pas avancé davantage dans le score, mais ils ont préservé l’acquis tout de même. Pas évidents devant des diables. Et puis vint cette fatidique deuxième période où tout s’écroule. Rien ne semblait tenir. Ni les choix tactiques du coach, ni les joueurs, ni la baraka du Christ du Corcovado… La touche de Vahid s’avérera alors nulle ou inutile. Ou plutôt les deux à la fois. Et pourtant, ça devait être sa mi-temps. Mais que pouvait-il bien orchestrer avec un Brahimi qui se tordait de crampes dès la soixantième minute ? Avec un Mostefa juste présent par sa tresse de cheveux ? Ou encore avec ce groupe dans son ensemble qui battait soudainement machinalement en retrait comme se recroqueville un escargot dans sa coque ? On revient alors à l’évidence. On se rend compte finalement de la tromperie qui perdure, et sans doute amplement enflée par les médias. Que le club Algérie reste un apprenti de haut niveau. Et qu’au fond, tout ce professionnalisme mis en exergue autour de l’équipe n’est que façade. Le coach de renom, les joueurs importés, les sommes astronomiques déboursées, le coiffeur dépêché et même l’imam réquisitionné n’auront ainsi servi à rien. Où plutôt à une mi-temps de rêve. Le rêve d’une mi-temps parait même plus juste. Mais ça reste vraiment en deçà très très en deçà de ce qu’a accompli la glorieuse de 1982. Voilà pourquoi on reparle encore aujourd’hui de cette épopée. Et pourtant cette équipe-là n’avait qu’une tenue Sonitex et du cœur…

Djaffar Chilab

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