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Des centaines de millions dans la nature

Durant ces dernières années, différentes voix émanant des personnels du secteur de l’Education et des syndicats représentatifs se sont soulevées et se sont multipliées d’ailleurs pour dénoncer ce qui se tramait au sein des services des œuvres sociales du secteur de l’enseignement. La dénonciation a porté exclusivement sur la gestion douteuse des bureaux, sur l’iniquité qui sévissait et les affaires jugées inconcevables ou malhonnêtes tels que le traitement des prêts et autres avantages profitant aux uns et pas aux autres. Il y a plusieurs mois de cela, les mêmes services avaient reçu une commission de l’IGF (Inspection Générale des Finances) qui avait réussi à remettre la machine sur les rails, mais cette fois le manque à gagner s’élève à quelques 850 millions rien que pour la coopérative de Bouira, laquelle regroupe, faut-il le souligner, les trois daïra de Bouira, Haizer et Bechloul.Ouvert en 2002, le bureau de ladite coopérative était, ces dernières années, implanté au collège Aigoune, dans la ville de Haizer, mais la mauvaise gestion qui y prévalait a fait ressortir un déficit d’environ 850 millions de centimes. Bien évidemment, cela a conduit la coopérative vers la banqueroute du moment qu’elle était incapable de recouvrer son argent se trouvant chez des centaines, voire des milliers d’enseignants et employés de l’Education. Cette situation de faillite a paralysé toutes les activités d’ordre commercial auxquelles s’adonnait la coopérative qui vendait à crédit des effets et appareils électroménagers (Téléviseurs, démodulateurs, réfrigérateurs, micro-ordinateurs…) en accordant aux bénéficiaires des échéanciers de payement. Néanmoins, au fil du temps, les responsables de celle-ci n’ont pu assainir toutes les situations insolvables en vue de donner un nouveau souffle à leurs activités. Ainsi et voyant les choses empirer, les responsables hiérarchiques avaient jugé utile, il y a deux mois seulement, de transférer le siège de la coopérative de Haizer au Chef-lieu de la wilaya en plaçant un nouveau président en la personne de Hallal Djamel pour prendre la situation en main. Selon ce dernier, en peu de temps, plus d’une centaine de cas, sur un total qui avoisine les sept cents, sont déjà assainis et certains bénéficiaires ont tout simplement renvoyé la balle dans le camp des ex-gestionnaires de la coopérative dont le bureau n’était pas toujours ouvert pour accueillir la clientèle qui venait rembourser ses dettes.Pour le cas des bénéficiaires non encore solvables, un appel appuyé a été lancé à leur adresse par l’actuel président de la coopérative, lequel ne ménage aucun effort pour motiver les remboursements et permettre de ce fait à l’activité commerciale de la coopérative de reprendre de bon pied… faute de quoi “des poursuites judiciaires seront engagées à l’encontre des personnes qui refusent de rembourser la coopérative et de se conformer au règlement.” a tenu à souligner le nouveau président.Notons par ailleurs que les œuvres sociales de l’éducation dans la wilaya de Bouira comptent cinq coopératives, à caractère commercial, implantées dans cinq circonscriptions, en l’occurrence Bouira, Ain-Bessem, M’chedallah, Sour-El-Ghozlane et enfin Lakhdaria. Tandis que les trois premières tâtonnent en essayant tant bien que mal de se maintenir en initiant de temps à autre des activités quand les recouvrements le permettent, celle de Sour-El-Ghozlane se trouve, à présent, complètement à l’arrêt. La coopérative de Lakhdaria, quant à elle, et ce depuis son ouverture, n’a pas connu d’énormes difficultés de gestion. Elle est en revanche la plus performante et ses activités ne cessent de s’élargir pour le bonheur de sa clientèle, s’accordent à dire les responsables des œuvres sociales.

Anis. S

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