L’ONAAPH paralysé

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Les travailleurs de l’Office national d’appareillage et d’accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH), affiliés à l’UGTA, ont entamé, hier, leur huitième journée de grève, décrétée illimitée jusqu’à satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles.

Ce débrayage qui a débuté le 15 juin dernier prendra probablement fin, ces jours-ci, «à condition que ce qui ressortira du procès verbal de la réunion qui s’est tenue jeudi dernier soit satisfaisant», nous indiquera Rabah Tammar, secrétaire général de la section syndicale de l’ONAAPH de Tizi-Ouzou. En effet, et selon notre interlocuteur, une réunion s’est tenue, le jeudi 19 juin, au niveau du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, entre le président de la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (ONAAPH) et des représentants du syndicat national qui regroupe tous les organismes sous tutelle dudit ministère, pour tenter de débloquer la situation. «Notre grève est nationale et a été enclenchée après un préavis de grève, en bonne est due forme, datant du 12 juin. Notre souhait est que le PV de la réunion de jeudi denier réponde à nos attentes, pour reprendre le travail dans les meilleurs délais, pour ne pas pénaliser davantage cette frange sensible de la société que nous servons. Nous demandons l’application de la grille des salaires du secteur, au même titre que la CNAS, la CNAC, la CASNOS, la CNR, la CACOBATPH&hellip,; et des secteurs dépendant du même ministère de tutelle que le notre, à savoir celui du Travail et de la Sécurité sociale, qui sont, en matière de salaires, avantagés par rapport à notre EPIC.

Nous avons la même tutelle et, de ce fait, nous ouvrons droit aux mêmes avantages et à la même rémunération», soulignera M Tammar. La Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS) affiliée à l’UGTA déclare, dans une déclaration qui nous a été remise, que si les travailleurs de l’ONAAPH sont en grève, c’est qu’ils ont été «poussés à cela par le mutisme des responsables face à nos revendications exprimées depuis plusieurs mois à la direction générale». Elle considère également que «le statut d’EPIC est inapproprié pour la mission et le rôle de l’ONAAPH». Selon les rédacteurs de cette déclaration, «l’ONAAPH est le seul établissement public en charge de la fabrication d’appareillages et de prothèses pour handicapés. Il assure, de ce fait, une mission de service public pour laquelle il n’est pas rémunéré». Par ailleurs, les grévistes déplorent cet état de fait et s’excusent pour «les gènes que cela peut engendrer aux personnes handicapées, auxquelles nous demandons de la compréhension et de la patience, parce que ces revendications sont aussi pour l’amélioration de nos prestations». Notons que, selon les grévistes, un service minimum, pour les cas urgents, comme la réparation des prothèses et les poches pour stomisés, est assuré.

Karima Talis

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