On n’a pas inventé la Play mais on en joue bien

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ils étaient bien hommes ces Algériens, fougueux, pas du tout grincheux. Ils ont été tout juste comme on aimerait qu’ils soient sur un terrain de foot. Des battants qui allaient montrer au monde qu’à vrai dire ce n’est pas dans notre culture d’être aussi médiocres, aussi réticents, aussi hésitants, aussi peureux qu’on pouvait paraître après le spectacle pitoyable dont l’équipe s’est rendue coupable face aux Belges. Belle démonstration ! Enorme même avec cet historique score jamais réalisé jusque là par une équipe africaine. Il y a aussi cette belle opération de séduction réussie qui n’a laissé indifférent personne. Le monde se met soudain à reparler de l’Algérie en bien. Avec des éloges même. On la calcule à nouveau. Mais gare au succès qui monte à la tête ! Car rien n’est encore acquis. Le deuxième tour est encore loin. Il faudra en avoir encore dans le ventre face à ces Russes. Il ne faut pas se rendormir aussi vite. Il faudra démontrer encore devant Capello et la Russie. Et confirmer que ce succès n’est pas le fruit du hasard. Ou d’une réaction intempestive. Mais qu’il s’agit bien d’une belle affaire qu’on est capable de refaire à plus d’un coup. Sans oublier de revoir les lacunes. Car ce qui a été jusque là la force de l’Algérie a pris un coup. Halliche marque certes mais laisse aussi marquer dans son camp. Medjani a le regard et l’offensive d’un tueur mais pas toujours aussi présent. Bougherra, le capitaine sage, a l’air otage de son âge et de son poids. Mandi handicapé de sa naïveté… A eux tous réunis, ça fait une défense pas trop sûre ni excessivement rassurante. Car avant-hier, les Coréens étaient, tout simplement, méconnaissables. On ne les a pas reconnus. Et quand il leur est arrivé de se créer des occasions, ils les ont mis au fond. Et ce fut par deux fois dans les six mètres. Comme pour tenter de rappeler que c’est eux les Asiatiques qui ont inventé la Play-Station. Les Algériens ont montré qu’ils en jouent bien.

Djaffar Chilab

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