Le Portugal entretient la flamme

Partager

Les Etats-Unis pensaient se qualifier directement pour les huitièmes de finale tout en éliminant le Portugal.

Mais une égalisation en dernière seconde a offert un sursis à Cristiano Ronaldo et compagnie, déjà en danger après la déroute allemande. Une erreur d’entrée de la défense américaine les remet en selle. Sur un centre manqué un renvoi approximatif de Geoff Cameron trouve Nani qui tire à boulets rouges dans le plafond de Tim Howard (0:1, 5′). Cueillis à froid, les Stars and Stripes tentent de mettre le feu dans le camp portugais. Ils peuvent se mettre au chaud avant le repos avec une double occasion brûlante, un poteau de Nani suivi d’un tir d’Eder sorti par Howard (44′). Après la pause, c’est au tour de Ricardo Costa d’éteindre l’incendie en sortant un but tout cuit sur une frappe de Michael Bradley (55′). Les supporters yankees y ont cru, et s’enflamment pour de bon sur l’égalisation de Jermaine Jones d’une frappe canon (1:1, 64′). Le thermomètre explose quand Clint Dempsey pousse au fond une offrande de Graham Zusi (2:1, 81′).  On pensait la maison portugaise en cendres, c’était sans compter sur le retour de flamme de dernière seconde. Cristiano Ronaldo, qui avait tout raté jusque-là adresse un centre parfait à Varela (2:2, 90+5′). La Selecção a eu chaud. Tout se décidera lors de la bouillante dernière journée de ce Groupe G, le 26 juin.

Un éclair évite l’orage sur Ronaldo

Cristiano Ronaldo, fantomatique contre l’Allemagne (4-0), a évité l’élimination au Portugal grâce à une passe décisive dans les dernières secondes du temps additionnel face aux Etats-Unis (2-2), dimanche à Manaus. On joue la cinquième minute du temps additionnel: Cristiano Ronaldo déboule et délivre un bijou de passe décisive pour Varela qui marque de la tête. Avec ce nul, la Selecçao évite tout simplement de rejoindre l’Espagne et l’Angleterre parmi les éliminés de renom de ce Mondial au Brésil. Merci le Ballon d’Or ! Avant cet éclair évitant l’orage, Ronaldo aura brillé par intermittence. Soit, pour le beau geste, par exemple, cet extérieur du droit splendide pour Nani à la 41e minute. Et pour le déchet, dans la minute qui suivit, un coup franc complètement raté avec une balle envoyée dans les airs.  Et Cristiano Ronaldo de récolter à ce moment là une nouvelle bordée de sifflets dans un stade occupé en majorité par les fans US. Confronté à des Américains assez entreprenants, le natif de Madère est apparu par moments assez nerveux, triturant son brassard, mettant ses mains sur ses hanches, ou se balançant d’avant-arrière pour manifester son impatience.  Avec toujours un oeil sur le chrono et le tableau d’affichage. Car si Nani avait ouvert le score à la 5e minute -sur une action que Ronaldo n’a fait qu’accompagner du regard- le leader portugais avait conscience que ce n’était pas suffisant pour se mettre à l’abri. Il avait raison car Jones a égalisé à la 63e minute. Et Dempsey a bien cru envoyer le Portugal en enfer à la 81e minute. Jusqu’à ce caviar du capitaine portugais 14 minutes plus tard.  Tout se jouera pour le Portugal contre le Ghana le 26 juin, la Selecçao étant à la merci d’un nul entre Allemagne et Etats-Unis, qui l’éliminerait à coup sûr…

Que de ratages !

Avant ce match contre les USA, la question était: qu’allait faire Ronaldo, alors qu’une poche de glace sur son genou gauche à la fin de l’entraînement cette semaine avait fait tant parler? La réponse n’a pas tardé: il allait alterner le remarquable et les ratages. Seul joueur à avoir opté pour les manches longues dans la touffeur de Manaus – 30° et 66% d’humidité au coup d’envoi – le capitaine portugais a d’abord manqué une passe sous les huées à la 1re minute, avant de faire étalage de sa classe.  A la 4e minute, il a ainsi éliminé trois joueurs dans un petit périmètre et a conservé la balle.  Mais à la 71e, il dévissa complètement sa frappe au bout d’une belle course. Il baissa la tête, frustré se recoiffant du côté du « Z » dessiné au rasoir dans sa coiffure étudiée. Le « Commandant » a voulu tout au long du match montrer qu’il était de retour. Il a multiplié les appels, comme si tous les ballons devaient passer par lui.  Sa gestuelle n’eut rien à voir avec l’espèce de résignation qui l’accompagnait lors du naufrage contre l’Allemagne, avec ses bras ballants le long du corps. Cette fois, l’ancienne idole de Manchester United a sans cesse pointé du doigt, comme un chef d’orchestre, pour replacer ses partenaires. Il n’a jamais lâché. Et c’est ce qui lui permet de ne pas rejoindre les Casillas, Iniesta, Gerrard et Rooney mis à la porte du Brésil.

Partager