Le FFS se déchire à Bouira !

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Un véritable coup de théâtre s'est produit, hier, lors de la seconde session ordinaire de l'APW de Bouira.

Après avoir terminé avec les formalités d’usage et au moment où la parole a été donnée aux élus, c’est là que M. Derradj Saïd, élu du Front des forces socialiste (FFS), s’en est pris violemment à Mme Rendja Assas, présidente de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) de Bouira et élue FFS, lui demandant  » instamment » de remettre sa lettre de démission de ladite formation politique. « Je profite de cette occasion, afin de mettre les choses au clair au sujet de Mme Assas. Cette dernière n’a plus aucune relation avec notre formation politique. Elle devait nous remettre sa démission il y a des mois de cela, mais jusqu’à présent, elle continue à parler au nom du FFS, chose que nous refusons catégoriquement », a-t-il lancé d’un ton agacé. Avant d’ajouter : « Je prends cette assistance à témoin sur le fait suivant : Tous propos prononcés par Mme Assas n’engage que sa personne et en aucun cas le FFS ». Ces déclarations, pour le moins incendiaires, ont jeté un froid dans l’hémicycle de l’APW. Par la suite, Mme Assas, qui visiblement ne s’attendait guère à cette prise à partie publique, a rétorqué non sans une certaine gêne. « Je respecte l’avis de M. Derradj, qui est avant tout un frère et un camarade. Cependant, je tiens à préciser que mon engagement auprès du FFS était sincère et ne souffrait d’aucune ambiguïté », s’est-elle défendue. Apparemment déstabilisée par cette charge inattendue, Mme Assas a indiqué devant une assistance abasourdie par ce « règlement de compte », que sa lettre de démission est rédigée et est prête à être envoyée. « Je suis connue à Bouira par mon engagement et mon combat dans les années de braise. D’ailleurs, mon exclusion n’est justifiée par aucun motif, sauf celui de manœuvres politiques et politiciennes !», s’est-elle exclamée, avant de quitter la salle. Afin d’en savoir plus sur le sujet, nous avons pris attache avec la principale concernée. Cette dernière considère les propos de M. Derradj « injustifiés » d’autant plus que, selon elle, « ce n’était ni le moment, ni l’endroit » pour les tenir. « Je suis stupéfaite par tant de véhémence. Je ne sais plus quoi vous dire… C’est navrant », a-t-elle regretté. Interrogée sur les tenants et aboutissants de cette exclusion, Mme Assas n’a pas manqué d’expliquer que c’est son soutien « franc et massif » en faveur du quatrième mandat de l’actuel président de la République, qui lui a valu cette « sanction ». « Je le dis et haut et fort, c’est mon engagement total pour M. le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui m’a coûté ma place au sein de ce parti », a-t-elle indiqué. Avant d’enchaîner : « Je savais pertinemment que mes positions politiques allaient me coûter chers. Toutefois, je suis une femme de principe et amoureuse de sa patrie et je place la stabilité de mon pays au-dessus de tout ». Enfin et à propos de la remise de sa lettre de démission aux instances dirigeantes du FFS, notre vis-à-vis a déclaré qu’elle allait la remette dans les prochains jours. Dans les couloirs de l’APW, ce « clash » a été diversement apprécié par les élus. Certains ont indiqué que M. Derradj a «bien fait de remettre les pendules à l’heure ». « Le FFS est un grand parti et il n’accepte pas les opportunistes, ni les parasites », nous a confié un élu. Pour d’autres, cette sortie est jugée «déplacée et discourtoise ». Sur un tout autre volet, plus technique cette fois-ci, les membres de l’APW ont «expédié» le budget complémentaire de l’exercice 2014, lequel s’élève à 5. 465.236. 950 DA, dans ses deux composantes, à savoir les budgets de gestion et d’équipement.

Ramdane Bourahla

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