Un rapport accablant présenté à l’APW

Partager

Le secteur de la Jeunesse et des Sport au niveau de la wilaya de Bouira est au point mort. Ce constat, peu flatteur, a été dressé par la commission de wilaya, chargée de faire l’état des lieux de ce segment. Et le moins que l’on puisse dire est que le rapport remis, avant-hier, lors de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), accable au plus haut point les responsables de la DJS de Bouira. A travers ses trente-trois (33) pages, ce rapport dresse tour à tour, incompétence, mauvaise gestion et manque de vision des responsables du secteur. Ainsi, les membres de ladite commission ont, lors de leurs travaux et visites d’inspections à travers les chantiers du secteur, constaté plusieurs défaillances. En effet et d’après les rapporteurs, le secteur de la Jeunesse et des Sports est en proie à « une négligence avérée » de la part des responsables. A titre d’exemple, les membres de ladite commission mentionnent « le manque d’encadrement dans la plupart des infrastructures sportives de proximité le non raccordement des établissements de jeunes aux commodités d’usages (AEP, gaz, électricité…), le manque de concertation entre la DJS et l’Office des établissements de jeunes (Odej), etc. » Tous ces griefs traduisent, en effet, la triste réalité. Celle d’un secteur à l’abandon, auquel ses premiers responsables n’ont visiblement pas cru bon de lui donner la place qui lui sied. Le même rapport va plus loin, on donnant des exemples précis et concrets sur plusieurs dysfonctionnements et anomalies, répertoriées à travers les différentes communes de la wilaya. Ainsi, dans la commune de Zbarbar, les rapporteurs ont noté le fait que la salle OMS, réalisée en 2006, souffre de nombreuses carences, à l’instar du manque d’équipements et d’encadrement. Dans la même commune, la commission a également souligné le fait que les citoyens ne cessent de réclamer l’aménagement d’un stade de proximité sans que cette doléance ne soit prise en charge par les services concernés. Dans la commune de Kadiria, le projet de la piscine olympique a été évoqué avec insistance au même titre que la salle OMS. Pour la première, ce sont les délais de réalisation qui ont été pointés du doigt, car, faut-il le préciser, ce projet traîne depuis 2011. Pour le second cas, c’est le manque d’équipements qui a été relevé par les membres de la commission. Dans la commune d’Aomar, c’est le centre culturel qui pose problème, puisque, selon les rapporteurs, il n’est même pas raccordé au gaz naturel. Pis encore, il est dans un état de délabrement très avancé et menace ruine à tout instant. Dans la commune de M’Chedallah, plusieurs défections ont été enregistrées. A titre d’exemple et toujours d’après le rapport de la commission de l’APW, la piscine semi-olympique qui a été réceptionnée, au mois de novembre dernier, n’a toujours pas ouvert ses portes, en plus d’enregistrer un manque « flagrant » d’équipements. C’est, d’ailleurs, le cas du centre culturel communal qui est, selon les rapporteurs, une « coquille vide », puisqu’il est dénué du moindre équipement de base. Dans les communes d’Ath Mensour, Saharidj et Aghbalou, c’est le manque, voire l’inexistence d’infrastructures sportives, qui a été déploré. Ces exemples ne sont qu’un échantillon de d’autres insuffisances relevées un peu partout à travers les 45 communs de Bouira. Pour remédier à cette situation «chaotique », selon les termes utilisés par les membres de la commission d’évaluation du secteur, plusieurs proposions et recommandations ont été faites. On citera pêle-mêle : « la prise en charge par la DJS des stade communales, une collaboration et concertation plus accrue entre la DJS et l’ODEJ, la prise en charge en matière d’équipements des CSP et autres établissements de jeunes, le raccordement dans les plus brefs délais de ces établissement aux commodités de base, proposer des prix d’accès symboliques aux jeunes et surtout rester à l’écoute de cette frange importante de la société. » Ce tableau noir, il faut bien le reconnaître, tranche définitivement avec le constat « reluisant » fait par M. Djamel Djender, DJS de Bouira, lors d’un précédent conseil de wilaya dédié à son secteur. En effet, selon ce responsable, son secteur connaîtrait un « second souffle », grâce notamment au dynamisme des associations, fédérations et ligues sportives qui travaillant à tous les niveaux de ce secteur, bien que leurs actions soient souvent assez entravées. Au sujet des ligues qui n’existent que dans 5 communes, la DJS de Bouira compte en implanter dans chacune des 45 communes que compte la wilaya. De même qu’il est question de créer 39 écoles de football, en appoint aux dix déjà existantes, conformément à la nouvelle politique mise en œuvre à l’effet de promouvoir le sport dans ses multiples facettes. La formation des entraîneurs a également été abordée par le rapporteur, qui expliquera que, désormais, c’est le centre de formation d’Aïn Benian qui fera le « déplacement » à Bouira, et non le contraire, comme cela se faisait par le passé. Résultat : au lieu de dix stagiaires à former, on aura 200, par exemple. D’autres part, faisant savoir que le nombre de sportifs pratiquants est de 14 900 jeunes, dont 690 filles, le nouveau responsable devra, dans les prochains jours, s’occuper soit de la jeunesse soit des sports. La DJS devant se scinder en deux entités distinctes, ayant chacune à leurs têtes son propre chef, s’est félicitée des résultats obtenus dans les 27 festivals organisés aux niveaux local et national, et auxquels les athlètes Bouiris ont participé classant, à chaque fois la wilaya entre les troisième et quatrième places. Le nombre de médaillés, 66 dont 62 dans les arts martiaux, témoigne de l’engouement pour ces sports et de la volonté de les promouvoir. Preuve en est, la wilaya a un champion d’Afrique en natation, un champion du monde en karaté et une championne en boxe. 

Ramdane Bourahla

Partager