Zouabria crie son désarroi

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Les villageois de la petite bourgade de Zouabria, relevant de la commune de Zbarbar, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur patelin, perché à plus de 1100 mètres d’altitude. Ces habitants ne savent plus à quelle autorité s’adresser, ni à quel saint se vouer, tant leur situation est désastreuse. Leurs doléances ? Des choses simples et basiques. L’ensemble des villageois rencontrés réclame le raccordement de leur village au réseau d’AEP et à celui du gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes qu’ils disent impraticables. Bref, rien de bien extraordinaire… en 2014 ! A propos de l’épineux problème du branchement des foyers au réseau d’AEP, bon nombre de villageois ont souligné le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. «Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas», dira un habitant de ladite localité. Selon quelques citoyens interrogés sur ce sujet, les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d’eau potable, via le barrage de Koudiet Acerdoune, sis dans la commune voisine de Maâla. Le problème de ce liquide précieux se pose avec acuité en cette période des grandes chaleurs. A présent, certains villageois sont obligés de s’approvisionner en camion-citerne. Chose qui n’est pas évidente, notamment pour les familles les plus démunies. Concernant le gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. «Même les bonbonnes du gaz butane font défaut. Nous recourrons carrément au bois, notamment en hiver, pour nos besoins en cuisine et en chauffage», nous a dit un habitant, d’un ton las et exaspéré. Et d’ajouter pour exprimer son courroux quant à cette situation qui a trop duré : «Durant la saison hivernale, nous avons vécu un véritable enfer ! Nous étions sans aucune défense devant le froid et la neige. Nous avons enduré une misère indescriptible». Même le réseau d’assainissement fait défaut à Zouabria ! Selon certains villageois rencontrés, leur bourgade est abandonnée par les autorités locales. «Le réseau d’assainissement n’est pas encore mis en place. Pourtant, pas moins de 50 mètres ont déjà été réalisés par l’équipe de l’APC sortante. Il ne reste, donc, que 40 mètres pour régler ce problème», nous a-t-on déclaré. Madjid, un habitant de ladite localité chômeur de son état, notera d’un ton dépité : «Notre bourg n’a pas bénéficié de projet de développement local, depuis des années. L’état de la chaussée est lamentable. Les nids de poule et les cratères parsèment notre route longue de 3 kilomètres». Un autre citoyen lui emboîtera le pas pour souligner l’absence de canaux de drainage des eaux pluviales et du réseau d’assainissement, ce qui rend la vie des habitants infernale. « Toutes les habitations que vous voyez sont dépourvues de réseau d’assainissement. Les égouts coulent à ciel ouvert. Nous avons l’impression que nous sommes vraiment abandonnés», a-t-il déploré.Ces témoignages traduisent le désarroi et la peine des habitants du hameau de Zouabria. En outre, le CW2, reliant cette localité au hameau de Kerbache et à tant d’autres villages de cette municipalité se trouve dans un état lamentable, sur plus de 10 kilomètres. En effet, les crevasses et autres nids de poules y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse. Certes, des travaux de réfection ont été entamés par les services communaux, au début du mois de mars dernier, mais de l’avis de certains citoyens rencontrés, cette route nécessiterait bien plus que des travaux de rafistolage.

Ramdane B.

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