La sensibilisation des éleveurs sur la prévention des maladies affectant le bétail et sur les mesures à prendre pour s’en prémunir continue à être menée dans les régions de la wilaya de Béjaïa où prédominent les élevages.
Jeudi passé c’est au tour de la commune de Béni Maouche de recevoir le vétérinaire Belharet, expert à la CRMA, qui a animé avec son équipe une conférence. Ce dernier a entamé sa rencontre par la fièvre aphteuse, une maladie frappant les bovins qui nécessite des mesures préventives draconiennes même si aucun cas n’est signalé en Algérie jusqu’à présent. « C’est une maladie très contagieuse régit par des lois qui imposent une déclaration obligatoire. Elle se propage d’un pays à un autre », a souligné le conférencier qui a continué dans le même ordre d’idées en mettant en exergue les symptômes qui se manifestent par un signe simple sur un sujet atteint qui n’arrive pas à manger d’où une perte de poids entraînant une dégradation de sa santé. La mortalité est importante chez les jeunes veaux. Il a aussi attaqué le volet contamination qui peut se faire par tous moyens : salive, sperme, urine, matière fécale, viande fraîche ou congelée,… « Le virus vivant à l’extérieur résiste à toutes les températures », a-t-il ajouté. Pour éviter la propagation une fois la maladie déclarée, le sujet atteint doit être mis en quarantaine et des actions de désinfection, d’information et d’abattage, le cas échéant, doivent être menées. Mais pour le docteur, la meilleure prévention reste la vaccination qui se pratique régulièrement, depuis l’année 2000, dans notre pays. Passant à la newcastle, une maladie dangereuse qui affecte les volailles et qui sévit chez la poule pondeuse et le poulet de chaire faisant des dégâts. « C’est une maladie touchant tous les pays même les plus riches, et qui est très répandue en Afrique, notamment dans des pays manquant de couverture sanitaire. Sa propagation se fait par contact entre oiseaux. Infection de tout l’environnement en un laps de temps avec les déjections des fientes et les déplacements d’un poulailler à un autre. Une fois la maladie a pénétré un poulailler, le cheptel peut être décimé entre deux à six jours », a déclaré l’orateur en soulignant que seule une barrière sanitaire, où aucun contact entre poulaillers ne doit se faire par des personnes étrangères, reste un moyen efficace pour éviter la contamination. « Il faut aussi une pratique régulière des vaccins », dira le vétérinaire. Et d’ajouter : « Le virus s’attaque au système nerveux, l’appareil digestif et aux membres en les paralysant chez le poulet. Quand à la poule pondeuse, une chute de production significative est à prendre au sérieux. Pour détecter la maladie, un diagnostic est indispensable en demandant une autopsie à un laboratoire spécialisé pour bien s’assurer de la véracité de la maladie. » Parlant du cas de la prophylaxie, une maladie virale sans traitement qui affecte aussi les oiseaux, Dr Belharet dira: « Cette maladie existe dans notre pays. Mais comme elle n’a pas de traitement, elle ne peut être combattue que par des mesures sanitaires strictes : hygiène et vaccination aux dates indiquées. Comme la newcastle, pour bien la prévenir, il faut instaurer une barrière sanitaire en isolant carrément le poulailler, en ne tolérant l’accès, à tout le périmètre, à toute personne étrangère. » L’orateur a terminé son intervention en rappelant que la prophylaxie a fait de gros dégâts en 2004 dans notre pays. Un seul week-end a suffi pour décimer des poulaillers entiers ». Le comble, certains marchants ambulants de poulet de chaire font fi de ces mesures de prévention en continuant à exposer le poulet vif à la vente à l’air libre.
L. Beddar

