Des médecins dénoncent

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À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la drogue, coïncidant avec le 26 juin de chaque année, le centre intermédiaire de soins des addictions de Bouira a organisé avant-hier jeudi, une journée de formation et d’information sur la toxicomanie chez les adolescents. 

Plusieurs intervenants, des médecins psychiatres, des psychologues et autres spécialistes du domaine, se sont penchés sur la question de savoir quels sont les facteurs qui entraînent l’accoutumance aux drogues chez les jeunes. À travers des diaporamas, schémas et explications, les participants ont étudié la question, comme s’ils étaient encore en 1ère année de médecine. Et c’est là que le bat blesse, de l’avis de certains médecins qui se sont insurgés contre cette méthode qu’ils ont qualifiée d’ennuyeuse et qui n’apporte rien de nouveau.  » Nous ne sommes plus sur les bancs de la fac, pour que vous nous présentiez un cours magistral sur le sujet! Nous sommes là afin d’essayer de combattre ce fléau et non pour parfaire nos cours », lancera d’un ton furieux le Dr Oulmi. Ce même spécialiste s’en est pris au modérateur des débats qui voulait poursuivre la conférence, en présentant encore et toujours des cours explicatifs sur le phénomène de la toxicomanie. Le Dr Oulmi continuera sur la lancée en indiquant que  » ce qui se passe dans notre société est horrible! Des jeunes de 7 à 8 ans consomment régulièrement des produits psychotropes. Nos jeunes sont de plus en plus exposés aux drogues, sans que personne ne dise mot. C’est une véritable catastrophe! », s’est alarmé avant d’ajouter : » Et nous, nous faisons quoi entre temps? On se réunit autour de confiseries orientales et nous étudions la question comme s’il s’agissait d’un fait banal. Honte à nous! ». Les organisateurs de cette journée ont tenté de calmer les esprits, mais en vain. à son tour, le Dr Touhami Aicha abondera dans le même sens que son confrère, en dénonçant le  » laxisme et la passivité » de certains médecins qui n’hésitent pas à prescrire des produits psychotropes aux jeunes, sans aucun contrôle, ni suivi.  » Ce qui se passe est grave. Très grave même. Nous avons des médecins qui prescrivent des psychotropes à des malades et ces mêmes psychotropes se retrouvent sur le marché noir, vendus à 500 voire 1000 DA le comprimé. Nous avons notre part de responsabilité dans cette situation », a-t-elle indiqué. Mme Touhami n’a pas hésité à interpeller un officier de la police judiciaire, invité pour la circonstance.  » Vos saisis ne sont rien comparées aux drogues qui circulent sur le marché parallèle. Elles ne représentent que moins de 1 % de la totalité des produits stupéfiants. Des enfants se droguent nuit et jour et revendent des cachets au vu et au su de tous! », a-t-elle noté. D’autres participants ont soulevé une certaine  » hypocrisie » dans le combat de l’Etat contre les trafiquants de drogue.  » On saisit d’un côté et on laisse nos frontières perméables de l’autre! Il faudra une plus grande rigueur et sévérité dans la surveillance de nos frontières », a-t-on souligné. 

Ramdane B.

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