Exhortés, dernièrement, par le wali de Béjaïa, lors d’une réunion de réconciliation, à dépasser les divergences qui les séparent pour œuvrer à l’intérêt collectif de leur municipalité les quinze élus composant l’APC de Oued Ghir ont toujours de la peine à s’entendre.
Cela s’est vérifié hier, lors de l’assemblée générale tenue au siège de la mairie, en présence d’une foule nombreuse de citoyens de la région. La réunion s’est déroulée dans une ambiance électrique, tant le fossé qui sépare l’exécutif de l’opposition est immense. D’ailleurs, la séance n’est pas allée à son terme. Elle est reportée pour samedi prochain. En effet, l’opposition, composée de 09 élus dont 05 élus FFS, ont rejeté l’ordre du jour, où il a été prévu l’adoption de plusieurs projets, entre autres, un remaniement de l’exécutif, la réalisation de cantines scolaires, l’attribution de subventions financières aux associations sportives et le versement des salaires des fonctionnaires. «Je vous demande d’expliquer ce que vous me reprochez. Pourquoi vous voulez que je parte ?» a lancé le maire MPA, Ramdani Yacine, à l’un de ses opposants. «Nous voulons que vous partiez, c’est tout», a répondu ledit élu, avant d’enchaîner : «Vous n’avez pas la majorité.» Cette réponse a soulevé le tollé des citoyens, qui ont pris la défense du P/APC. « C’est la première fois que la commune de Oued Ghir est gérée par un maire travailleur, qui a un bilan positif», crie une voix parmi l’assistance. Et au bras droit du maire, le vice-président Daïri Bachir de prendre la défense de l’édile. «Tant que je suis à l’APC de Oued Ghir, je ne vous laisserai jamais prendre son développement en otage. Depuis quinze ans, l’APC de Oued Ghir n’a pas réalisé un bilan positif comme lors de ce mandat», s’est il adressé à deux élus de l’opposition. C’est alors que les esprits s’échauffèrent, autant parmi les élus qu’au sein des «gens du peuple», venus en masse assister à cette AG. A court d’arguments, des élus de l’opposition commencèrent à quitter la salle, sous les condamnations des citoyens. «Vous êtes en train de priver les associations sportives de subventions financières», tempête Lyas, président du club amateur de la pétanque d’Ibourassène. Peut-être aussi, le départ de ces élus est dû à leur crainte d’un éventuel dérapage, comme ce fut le cas il y a quelques semaines, lorsque des élus d’opposition ont failli être lynchés par des citoyens, si ce n’était l’intervention de la gendarmerie, lors d’une AG consacrée à l’adoption du budget primitif. La population, qui redoute un probable blocage de leur APC, ne comprend pas l’attitude de l’opposition qui vote contre l’ordre du jour, sans en présenter un autre. Le maire a annoncé le report de cette AG à la semaine prochaine. «Je convoquerai de nouveau les élus, samedi prochain. Si l’ordre du jour n’est pas voté les salaires des fonctionnaires ne seront pas versés !» a-t-il mis en garde.
Boualem Slimani