Si une partie de la commune d’Aït Yahia Moussa, à savoir les villages d’Ath Mouh Kaci, d’Imzoughène et de Tafoughalt, ont été soulagés depuis qu’une conduite d’eau a été réalisée à partir de Draâ El-Mizan bénéficiant ainsi de l’eau transférée à partir du barrage Koudiat Acerdoune, il n’en est pas de même pour plus de quinze mille habitants du versant Est au chef-lieu allant de Tachtiouine jusqu’à Ath Rahmoune en passant par Afir, Ath Attella et les hameaux environnants.
De ce côté la crise est chronique. Bien que plus de vingt-six milliards de centimes ont été dépensés pour acheminer l’eau des forages de Oued Bougdoura (Draâ Ben Khedda), le problème est resté le même. Pour résumer ce manque, il faut rappeler qu’à chaque contestation, c’est le même écrit qui revient sur les banderoles, « où sont les vingt-six milliards?» Il faut dire que ces villages ont manqué d’eau potable même en hiver. « En hiver, nous n’avons pas eu d’eau durant plus d’un mois. Et pour la simple raison que les motopompes étaient endommagées par la rivière en crue », nous dira cet habitant de Tachtiouine. Actuellement, l’eau n’arrive dans les robinets que rarement et en quantité insuffisante. «Parfois, nous restons plus d’une semaine pour ne recevoir que quelques litres d’eau », dira de son côté ce citoyen d’Ath Rahmoune. Pour les autorités, cet été sera difficile. Si certains disent que c’est l’eau qui manque à la source, les autorités locales estiment que cette situation est due essentiellement aux nombreuses fuites observées sur la conduite principale qui alimente la station de reprise (SR 1). « C’est une conduite détériorée à 100%. Nous avons fait des pieds et des mains pour inscrire ce projet et grâce aux efforts de la direction de l’hydraulique, nous l’avons obtenu, mais les travaux ne sont pas encore lancés », nous répondra le maire apostrophé au sujet du manque d’eau dans ce versant. Pour lui, c’est une condition sine qua non pour résoudre cette crise. « Je saisis cette occasion pour lancer un appel d’urgence en direction de l’entreprise retenue pour la réalisation de cette conduite d’intervenir le plus vite possible. Sinon, il faudra s’attendre à de grandes perturbations auxquelles nous ne pourrons pas faire face. Je le rappelle qu’il s’agit là d’un cri de détresse », insistera le maire en présence de son exécutif. Dans les villages touchés par cette crise, la citerne d’eau potable revient à plus de mille deux cents dinars voire mille cinq cents dans certains hameaux. En clair, si ces villages souffrent encore de ce manque, il ne va pas sans dire que ceux du versant Est au chef-lieu, c’est-à-dire, Iâllalen, Ighil El Vir, Tizra Aissa et les hameaux environnants sont logés à la bonne enseigne, car là aussi des perturbations interviennent souvent au niveau des forages de Kantidja d’où ils sont alimentés, notamment le manque d’eau dans les puits. L’an dernier, l’un de ces forages a séché durant tout l’été. Là aussi leur renforcement a été par la réalisation d’un forage d’appoint. Ce ne sont pas encore les grandes chaleurs, mais la crainte est déjà là.
Amar Ouramdane

